Depuis 19 ans, la Nuit Internationale de la Chauve-Souris propose de partir à la découverte du seul mammifère volant un peu partout en Europe. Dans le département, ça se passe au Pont du Gard.

« L’objectif est de démystifier l’image de la chauve-souris, qui est souvent mal perçue et mal connue », explique Olivier Belon, du Groupe Chiroptère Languedoc-Roussillon. Il est vrai qu’entre Batman, une légende qui dit qu’elles s’accrochent dans les cheveux et une autre qui raconte qu’elles sucent le sang, on est souvent loin de la vérité.

Un objectif de sensibilisation du public

Une démystification qui a un but pédagogique, « pour faire de la sensibilisation et mieux protéger la chauve-souris par la suite », poursuit Olivier Belon. Car la chauve-souris a une importance capitale dans l’écosystème : pesant entre 4 et 50 grammes sous nos latitudes, elle est capable de manger entre un tiers et la moitié de son poids chaque nuit en insectes. Autant dire que sans elle, nous serions littéralement infestés de mouches, moustiques et autres insectes.

« Une étude américaine a montré qu’une disparition des chauves-souris coûterait aux Etats-Unis 23 milliards de dollars par an en pesticides », abonde Olivier Belon.

Alors pour mieux faire connaître cet animal atypique au public, le film de Tanguy Stoecklé « Une vie de grand rhinolophe », sur cette espèce de chauve-souris présente en Camargue et dans les gorges du Gardon, a été projeté. Une espèce impactée par la disparition progressive de ses lieux d’habitat et par les voitures et camions qui les percutent lorsqu’elles survolent les routes.

Puis le public a ensuite pu partir en extérieur avec des animateurs pour observer les chauves-souris. Une sortie pédagogique pour les enfants, qui ont pu découvrir les ultra-sons émis par les chauves-souris à l’aide de détecteurs appelés « batbox » leur signalant la présence proche d’une ou plusieurs chauves-souris, ou encore en apprendre sur les principales espèces locales avec l’animateur du Syndicat mixte des Gorges du Gardon.

Une bonne façon de mieux connaître ces discrets chiroptères qui, rappelons-le, ne s’accrochent pas plus dans les cheveux qu’ils ne sucent le sang. On pourrait d’ailleurs pousser le raisonnement en se disant qu’en dévorant les moustiques, elles auraient plutôt tendance à nous en préserver, des suceurs de sang.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com