En fin d'après-midi hier, le procureur de la République d'Alès Nicolas Hennebelle et le sous-préfet Olivier Delcayrou étaient à Saint-Martin-de-Valgalgues, pour un contrôle routier. Et ce n'est pas le dernier...

Le rond-point de Camont était cerné hier en fin de journée. Difficile d'échapper à la vigilance des 19 gendarmes, répartis sur quatre points de contrôle. Les automobilistes n'avaient qu'à bien se tenir : toutes les infractions - téléphone au volant, alcool, stupéfiants, vitesse - étaient relevées, sous l’œil attentif du sous-préfet et du procureur, également présents.

"La situation est catastrophique. Depuis le début de l'année, on dénombre déjà 14 tués sur les routes de l'arrondissement d'Alès, déplore Olivier Delcayrou. En 2014, sur l'ensemble de l'année, ils étaient 7". L'un des facteurs avancés par le commandant Suzzoni est la consommation d'alcool. Il explique que 50 % des personnes tuées sont alcoolisées alors qu'à l'échelle nationale, ce chiffre est de 30 %.

À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles, comme l'annonce le sous-préfet : "J'ai donné la consigne aux forces de l'ordre de systématiser les contrôles chaque week-end jusqu'à la fin de l'année". Mais la lutte contre les chauffards ne se fera pas qu'au bord des routes. Elle se poursuivra dans les tribunaux. Le procureur est lui aussi sur le qui-vive. "J'ai demandé à mes substituts de resserrer la politique pénale dans ce domaine avec des poursuites automatiques et des peines plus dissuasives". Nicolas Hennebelle songe également à instaurer l'éthylotest anti-démarrage. "Ce dispositif a déjà été mis en place dans les Alpes-Maritimes. Il permet de ne pas démarrer son véhicule si le conducteur est sous l'empire de l'alcool". Des mesures qui pourraient inverser la courbe. Rappelons que dans le Gard, 61 personnes ont perdu la vie sur les routes, contre 40 en 2014.

Élodie Boschet