Dans ce petit village de 230 âmes situé à une quinzaine de kilomètres de Pont-Saint-Esprit, aux confins de l’Ardèche et du Gard, se connecter à internet ou téléphoner avec son mobile relève parfois du parcours du combattant.

« Laval-Saint-Roman fait partie des communes où on sent le plus de difficultés, que ce soit au niveau du téléphone fixe, du mobile et d’internet », explique le député Fabrice Verdier en préambule de la réunion initiée en mairie de Laval avec la directrice des relations avec les collectivités du Gard pour Orange Véronique Fontaine.

« Si on n’élague pas on peut perdre jusqu’à 40 à 50 % du débit »

Et le village n’est pas seul : « dans cette vallée on a Salazac, Issirac, Saint-Christol-de-Rodières où on a de vraies difficultés, un peu anciennes », pose le député. « Anciennes et en permanence, appuie la maire Muriel Roy-Cros. J’ai une conseillère municipale qui n’a plus internet depuis quinze jours. » Les chiffres sont éloquents, puisque 86,7 % des lavallois ont accès à un débit de moins de 3 Mbit/s. A ces difficultés s’ajoute le fait que la couverture mobile est très faible voire inexistante, la maire affirmant ne pouvoir téléphoner dans sa mairie que depuis une pièce. Il faut dire que le relais le plus proche est à Saint-Just-d’Ardèche…

Pour internet, les lignes sont pointées du doigt : « il y a une végétation importante ici, et si on n’élague pas on peut perdre jusqu’à 40 à 50 % du débit », affirme Véronique Fontaine. Problème : c’est aux propriétaires de faire le boulot, et visiblement, nombre d’entre eux l’oublient. « Orange n’a pas le droit d’intervenir sur les propriétés privées, confirme Fabrice Verdier. Mais il y a une proposition de loi d’un député communiste (André Chassaigne, ndlr) qui propose de permettre à Orange d’intervenir là où le propriétaire est défaillant. » Adoptée par l’Assemblée nationale en mai dernier, la loi devrait rentrer en application incessamment sous peu.

Toujours au rayon des lignes, « il y a un problème sur celle entre Saint-Julien-de-Peyrolas et ici, les câbles sont par terre », note la maire. « La situation va s’améliorer sur les poteaux, promet Véronique Fontaine. Sur le Gard, en six mois on en a remis 3 300, c’est beaucoup. Mais on privilégie d’abord le remplacement des lignes. » Et la responsable d’Orange d’inciter les maires à signaler les poteaux abîmés et d’annoncer le lancement prochain d’une appli à destination des élus pour pouvoir le faire plus intuitivement.

Des bonnes nouvelles

La question des sous-traitants, « qui déshabillent Pierre pour habiller Jacques » selon les termes de Muriel Roy-Cros, est également revenue sur la table. En d’autres termes, il a pu arriver que pour rebrancher un client, les sous-traitants en débranchent un autre. Résultat : « maintenant, quand il y a un camion d’intervention, les gens restent derrière », note l’édile. Bonne nouvelle, c’est du passé : « on a changé les contrats avec les sous-traitants, avant ils étaient payés au dérangement, maintenant au résultat, et nous faisons beaucoup plus de contrôles qualité », affirme Véronique Fontaine.

Reste que la question du débit famélique n’est pas uniquement due à des problèmes de maintenance. La majorité des foyers du village est raccordée à un nœud de raccordement d’abonnés (NRA) situé à Saint-Julien-de-Peyrolas octroyant un débit équivalent à 512 Kbits/s, soit celui de ce bon vieux modem qui faisait du bruit pour se connecter. Mais bonne nouvelle, une montée en débit par l’opticalisation du NRA est possible.

Possible, mais à payer : « soit la mairie le fait, comme à Chusclan ou Codolet, soit c’est au niveau de la communauté de communes, ou du département », précise Véronique Fontaine. « Denis Bouad (président du Conseil départemental, ndlr) va présenter demain (vendredi, ndlr) un plan très haut débit, on va caler un rendez-vous très vite », lancera le député avant de proposer d’y consacrer une partie de sa réserve parlementaire.

Côté téléphonie mobile, « si vous êtes validés avant fin novembre, vous aurez la 3G avant fin 2016 », affirme Véronique Fontaine. Il sera alors temps de démonter la cabine téléphonique, qui se révèle encore parfois bien utile à Laval-Saint-Roman.

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Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com