Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 24.10.2015 - eloise-levesque - 2 min  - vu 441 fois

ALÈS Françoise Demateis, Reseda : "La souffrance psycho-sociale, un enjeu de taille"

Françoise Demateis, médecin de santé publique et co-coordinatrice du réseau Reseda. EL/OG

Le quatrième vendredi de chaque mois, Radio Grille Ouverte anime une émission dédiée à l’actualité, avec un invité fil rouge interrogé par les médias locaux que sont RGO, Midi Libre, Radio Totem, et Objectif Gard. Cette semaine, c’est Françoise Demateis, médecin de santé publique et co-coordinatrice du réseau associarif Reseda, qui répondait aux questions des journalistes.

Les journalistes : Pouvez-vous présenter les activités de Reseda ?

Françoise Demateis : Il s’intéresse aux problèmes qui préoccupent les professionnels de santé : naissance, personnes âgées, sida, addiction, tabac. On part de la demande et on essaie d'accompagner les acteurs du bassin. Par exemple sur la prévention obésité, les écoles nous sollicitent et on les aide en fonction de leurs envies. Au total, nous recouvrons 1400 professionnels de santé et 13 salariés.

LJ : Quelles sont particularités du secteur alésien ?

FD : Il n'y en a pas vraiment par rapport aux autres territoires, excepté sur la précarité. On travaille beaucoup sur les souffrances psycho-sociales.

LJ : Concrètement ?

FD : On a organisé un dispositif expérimental de prévention. Avec des psychologues, des médecins et des infirmiers scolaires, on essaie de repérer rapidement les jeunes qui ne vont pas bien et qui déclinent doucement, pour leur donner un coup de pouce. Ils bénéficient de consultations gratuites avec des psychologues. On a effectué le même principe avec l'obésité infantile.

LJ : Combien de jeunes en ont bénéficié ?

FD : 204 ont été pris en charge. Ça devrait être arrêté en décembre, notamment à cause de la fusion des régions, mais j'ai bon espoir que ça redémarre au plus vite.

LJ : De manière générale, la grande région aura-t-elle des conséquences sur votre travail ?

FD : Elle est trop grande à mon goût. On ne sait pas trop où on va car l'Agence régionale de santé va surtout se trouver à Toulouse. On est inquiets pour notre avenir.

LJ : Comment êtes-vous financés aujourd'hui ?

FD : La ville d'Alès nous donne 106 000 €. L'ARS nous octroie 105 000€, et 140 000€ de plus pour la prise en charge des enfants en situation d'obésité.

LJ : Que dire de l'élargissement du territoire avec la fusion des communautés de communes ?

FD : Il va légitimer notre travail, notamment sur la question des déserts médicaux. Bessèges et St-Jean-du-Gard ont désormais des maisons de santé mais il y a encore du travail à faire. C'est d'ailleurs aussi le cas à Alès. Les médecins vieillissent et les remplaçants, souvent des femmes, ne suffisent pas.

LJ : Quelles solutions sont possibles ?

FD : Il faudrait augmenter le numerus clausus chez les médecins et essayer de trouver de nouvelles alternatives. En parallèle, les contrats avec les jeunes praticiens pour les inciter à s'installer sont encore trop récents pour en analyser les effets, mais je pense que ça en aura.

LJ : Comment vous positionnez-vous par rapport aux vaccins, de plus en plus controversés ?

FD : Tout dépend des vaccins. Le tétanos a fait ses preuves. Il disparaît si on est vacciné. Il ne faut pas oublier que la prévention n'est pas qu'individuelle, elle est aussi collective. Le débat existera toujours, les gens auront toujours des doutes, et plus la recherche avance, plus elle découvre aussi des effets non envisagés.

Eloïse Levesque

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