Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 31.10.2015 - tony-duret - 2 min  - vu 142 fois

AU PALAIS « Si je fais une autre connerie, mettez-moi perpète ! », demande l’accusé

Le palais de justice de Nîmes. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Pendant six mois, de mars à août 2014, Muhamad, un prévenu d’origine Russe, a frappé sa compagne Khava. Ce n’est pas une première pour ce couple et le jeune homme de 31 ans affiche déjà 20 condamnations au compteur. Quand le président du tribunal correctionnel de Nîmes, Jean-Pierre Bandiera, rappelle les faits, évoque la liste impressionnante des blessures de la victime et signale que Khava a été traînée au sol et menacée avec un couteau, Muhamad minimise :

-          On a juste discuté, quoi…

Devant la stupeur de la salle d’audience, le prévenu affine sa version :

-          Et bien oui, monsieur le juge, on avait des disputes, je ne vous le cache pas. Mais il n’y a pas de plainte de sa part (la victime n’a pas déposé plainte, NDLR) donc il n’y a rien du tout. D’ailleurs, pourquoi elle n’est pas là ? Pourquoi elle n’a pas été convoquée au tribunal ?, s’autorise Muhamad.

-          Ici, c’est le tribunal qui pose les questions, rappelle le président. Justement, qu’avez-vous à nous dire sur les faits ?

-          Si elle s’est blessée, c’est parce qu’elle se bagarre avec des clochards !

-          Donc vous n’avez rien fait ?

-          Peut-être que je l’ai fait mais je ne me souviens plus. A l’époque, je fumais du cannabis mais là j’ai arrêté.

Le président sourit :

-          C’est sûr que c’est moins facile en prison…

-          Ah non !, proteste l’accusé, c’est plus facile en prison que dehors.

Comprenant que la partie est mal engagée, Muhamad se reprend :

-          C’est de la connerie ce que j’ai fait. Je voudrais un coup de pouce au lieu de rester dans un cachot. Si vous me laissez une chance, vous n’entendrez plus parler de moi, jure le multirécidiviste.

Cette chance, la procureure ne semble pas disposée à la lui donner. Elle réclame quatre ans de prison. Muhamad abat sa dernière carte :

-          Madame la procureure, avec tout le respect que je vous dois, j’ai ma fierté. Je ne pourrais jamais faire ça à une femme. Et aujourd’hui, je ne prends plus rien du tout, je suis en pleine conscience. Si je fais une autre connerie, mettez-moi perpète !

-          Ce n’est pas si simple, conclut le président qui le condamne à deux ans de prison ferme.

Tony Duret

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