Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 13.11.2015 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 192 fois

RING POLITIQUE Vincent Bouget (PCF) : "Je ne suis pas là pour trancher"

Vincent Bouget, tête de liste Front de Gauche-EELV dans le Gard pour les Régionales. Photo : Thierry Allard.

A l'approche des Régionales, votre journal vous propose une interview complète d'une personnalité politique autour de trois thématiques : personnalité et politique (7h), programme (11h) et quiz sur le Gard (16h). Après Christophe Rivenq (Les Républicains), Fabrice Verdier (PS-PRG), place aujourd'hui à la tête de liste EELV-Front de Gauche, Vincent Bouget.

Objectif Gard : Tous les Gardois ne vous connaissent pas, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Vincent Bouget : Je suis professeur d'histoire-géo au Lycée Philippe Lamour. J'ai 36 ans et je suis Nîmois. J'ai passé 10 ans à Paris où j'ai débuté ma carrière dans un collège de Sarcelles. J'y ai appris le fond de mon métier : la volonté que chaque enfant puisse avoir une éducation égale aux autres.

Vous êtes également secrétaire départemental du PCF. Quel est votre rôle ?

Le Parti Communiste n'est pas un parti comme les autres : nous n'avons ni supporters, ni ayants droit. Notre but est de changer la société. Ma mission de secrétaire départemental consiste à animer la vie démocratique du parti en apportant du contenu aux débats.

Vous ne tranchez donc jamais quand il y a des divergences ? Comme c'est souvent le cas, entre les choix des élus du Département et une partie de vos militants... 

Non, ce n'est pas mon rôle ! Je ne suis pas là pour trancher, ce sont aux communistes de se prononcer par leur vote. Après c'est vrai, il y a parfois des différences mais nous avons un socle commun. Si vous faites référence au vote du budget du Département, les communistes se sont tous opposés à la politique d'austérité du gouvernement Hollande…

D'ailleurs, la critique du gouvernement Hollande est l'un des messages politiques de votre liste aux Régionales… 

Dans un contexte politique compliqué et face aux renoncements du Parti Socialiste, nous avons décidé de prendre nos responsabilités. Notre objectif est de proposer une offre politique nouvelle à gauche s'inscrivant contre le libéralisme et l'austérité prônée par l'Union européenne.

Pourtant vous ne profitez pas électoralement de la désaffection des électeurs à l'égard du PS, contrairement au Front National.

Je pense que les gens ne nous perçoivent pas comme porteur d'un projet immédiatement crédible. La vraie question est plutôt : pourquoi les gens s'abstiennent ? Force est de reconnaître que la désunion des partis de gauche n'incite pas les gens à aller voter…

La désunion ? Vous n'en portez pas la responsabilité ?

Non ! C'est une question que l'on me pose tous les jours ! Mais je ne peux pas dire que je vais m'associer à des gens avec qui je suis en désaccord sur le fond.

Vous allez pourtant vous unir au second tour des Régionales avec la liste PS-PRG. Ce que vous dites est contradictoire.

Au second tour, en fonction des circonstances, nous ferons des choix autour d'un projet et des élus qui le porteront. Mais là, on est dans un rapport de force. Notre objectif est d'arriver en tête de la gauche le soir du premier tour. Nous pouvons y arriver.

Vincent Bouget. Photo : Thierry Allard.

Regardons votre liste. Gérard Onesta, candidat EELV à la présidence de la grande région, a fait campagne pour le "oui" au traité européen (2005). Traité que vous pourfendez à longueur de temps…

C'était il y a 10 ans. Je ne suis pas sûr que la politique européenne satisfasse les verts aujourd'hui. Après, nous n'avons jamais caché que nous avons des désaccords, mais ce qui est important c'est que nous avons  aussi des convergences.

Comment gouverner ensemble lorsque l'on a deux visions politiques différentes ?

On va y arriver. Après, savoir si cela sera facile, j'en suis moins certain. Mais au moins, avec nous, ce sera moins dur pour les gens.

Continuons sur Gérard Onesta. Il partage le bilan des socialistes puisqu'il est vice-président sortant de Midi-Pyrénées. Aujourd'hui, la politique des deux régions n'est pas de gauche, selon vous ?

Je vais parler du Languedoc-Roussillon : Il y a eu des avancées par rapport à la gestion de Jacques Blanc, mais ce n'est pas suffisant.

Pas suffisant ? Le TER à 1 euro, Lordi ou encore les 40 millions d'euros de budget dédié au sport-culture-patrimoine... N'est-ce pas là une politique qui parle à la gauche ? 

Non. Par exemple : la rive droite du Rhône doit permettre de désenclaver une grande partie du territoire. Or, la région reste immobile. Elle attend quoi pour la relancer ? Pour le TER à 1€, c'est une bonne idée mais en même temps les conditions sont restrictives pour obtenir les places qui doivent se réserver sur Internet. Par ailleurs, je pense que l'on doit repenser la tarification sociale pour les étudiants, les chômeurs.Sur Lordi, c'est une idée généreuse et intéressante, certes. Mais on préfère l'idée de Midi-Pyrénées : des aides sous conditions de ressources. En pratique l'utilisation de l'ordinateur en cours est compliquée. Il faut établir en concertation avec les professeurs une utilisation raisonnée. Moi, c'est simple :  je l'interdis dans ma classe car les élèves passent déjà leur vie devant un écran.

Coralie Mollaret

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