Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 21.11.2015 - anthony-maurin - 2 min  - vu 275 fois

LES SPECIALISTES Savoir être à l'écoute des enfants

Les enfants ont souvent besoin de parler et de mettre des mots sur des événements qu'ils ne connaissent pas. Photo : CM.

Les enfants ont souvent besoin de parler et de mettre des mots sur des événements qu'ils ne connaissent pas. Photo : CM.

Après les lourds événements qui ont eu lieu à Paris la semaine dernière, la France entière est émue. Les enfants, plus fragiles et plein d’insouciance, ne comprennent pas toujours les images qu’ils voient à la télévision et ce qui est en train de se jouer dans notre pays.

Pour les aider, le docteur Alain Souède, médecin psychiatre pour enfants et adolescents à Nîmes, propose des solutions simples et efficaces que les parents peuvent mettre en œuvre à la maison.

Comment doit-on aborder les attentats avec les enfants ?

D’abord, c’est aux parents d’aider et d’en parler avec leurs enfants quand ils le peuvent ou quand ils en éprouvent le besoin. Il faut les rassurer s’ils s’inquiètent, dire que Nîmes n’est pas Paris, éloigner géographiquement le mal et insister sur le fait que la Police fait bien son travail. S’ils veulent voir les images à la télévision, on peut les laisser les voir mais en faisant attention à ne pas les laisser regarder les images en boucles sur les chaines d’information.

Être à l’écoute est donc nécessaire. Quand peut-on discuter de ce sujet ?

On peut en parler n’importe quand mais il est préférable de le faire dans des moments de calme, par exemple à table, pendant les repas. Les parents doivent avant tout être à l’écoute et disponibles quand l’enfant leur parle ou évoque ces événements. Il ne faut pas qu’ils soient devant la télévision ou distraits par quelque chose, c’est très important d’être au calme et concentré. On peut aussi faire appel à la religion dans une certaine mesure mais le plus important, c’est de ne pas laisser l’enfant devant des images en boucle. Il y a des choses qui fonctionnent bien chez certains enfants. Quand ils parlent de gentils et de méchants, qu’ils s’imaginent des choses vraies ou pas, on peut leur demander d’en faire un dessin. Quand il est terminé, on peut le déchirer avec eux ou le faire brûler dans la cheminée. On aide à exorciser le mal, c’est visible et ça marque l’esprit de l’enfant.

 Et à l’école ?

A l’école, on en parle beaucoup mais les choses sont différentes, il y a pas mal d’enfants et chacun réagit à sa manière. L’enfant n’est jamais seul, il comprend et entend des choses. Pour les petits, c’est surtout la minute de silence qui a été impressionnante car c’est un moment rare et solennel qu’ils ne comprennent pas forcément. C’est pour cela qu’il faut écouter ce qu’ont à dire les enfants. Il faut leur dire que les instants de recueillement sont nécessaires, que les gens ont besoin de se réunir et faire entendre aux enfants que les personnes qui se rassemblent autour des bougies et des drapeaux, sont ensembles pour saluer le départ des victimes.

Anthony Maurin

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