GARD Policiers municipaux armés : Nîmes et le Grau-du-Roi, même combat
Depuis plusieurs années, les deux communes ont équipé leur police municipale en armes et gilets pare-balles. Un coût qui, selon ces municipalités, n'a pas de prix lorsqu'il s'agit de protéger des vies humaines.
La semaine dernière, soit quelques jours après les attentats de Paris et Saint-Denis, François Hollande s'est entretenu avec plusieurs maires, réunis par l'AMF (Association des Maires de France). Le chef d'État a alors réitéré sa proposition (formulée en janvier après les attentats de Montrouge) de fournir des armes aux policiers municipaux "prélevées directement sur les stocks de la police nationale". Au total : 4 000 revolvers seraient disponibles, à savoir que la France compte 3 900 policiers municipaux, dont certains déjà armés. Dans le Gard, certaines communes s'y sont déjà essayées. Avec ses 30 agents armés sous l'ère Mourrut, le Grau-du-Roi est sur le point de "récupérer trois pistolets de la police nationale de Marseille. Il s'agit d'un prêt pour cinq ans", explique le maire divers gauche, Robert Craust.
Ce prêt présente un avantage financier pour la commune. Le responsable de la police municipale du Grau-du-Roi, Patrice Rous, y voit des économies substantielles : "un revolver Manurhin nous coûte 900 euros l'unité". Pour cet ancien gendarme : "dans le contexte actuel, nous avons besoin que nos agents en uniforme sur le terrain aient les moyens de se défendre". À quelques kilomètres de là, Nîmes dispose de 156 agents, armés, eux, sous la municipalité Bousquet. "Si la proposition de François Hollande est intéressante, la ville de Nîmes achète son propre matériel", fait savoir l'adjoint LR (Les Républicains) en charge de la sécurité, Richard Tibérino. Chaque année, Nîmes achète une dizaine de revolvers Smith & Wesson à 808 euros l'unité. Qui dit arme, dit également gilet pare-balles pour tous les agents. Le prix de cet équipement varie de 500 à 800 euros l'unité, avec une subvention de l'État qui fluctue entre 30 et 50%.
Cependant, certains maires sont refroidis par le coût de cette "police nationale bis". Outre le matériel, les agents doivent être formés et s'entraîner régulièrement sur le champ de tir… Ce qui signifie qu'ils passeront moins de temps sur le terrain. "Il faut compter environ 1 000 euros par agent pour se former au CNFPT (Centre National de la Fonction Publique Territoriale)", informe Richard Tibérino. La municipalité nîmoise "a choisi d'intégrer la compétente pour réduire les dépenses. Cinq policiers municipaux dont un ancien du GIGN forment ainsi leurs collègues". Quant au résultat, l'élu local avance le pouvoir dissuasif d'une police municipale armée : "En 14 ans, les agents n'ont sorti que deux fois l'arme à feu devant le Ckf et au Mas des Rosiers lorsqu'ils ont poursuivi des braqueurs". Et de conclure : "Une vie humaine n'a pas de prix, notre rôle est de la protéger".
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
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