La Fédération Départementale des Syndicats Exploitants Agricoles et les Jeunes Agriculteurs du Gard organisaient une mobilisation sur la plateforme de chantier Oc’Via de Redessan.

"Finalement, on a annulé le rassemblement mais le Préfet assure qu’il va organiser d’ici une semaine une table ronde pour régler les problèmes que nous avons avec OC’Via. Comprenez que nous, on préfère s’occuper de nos vignes que de venir manifester !" lance un dirigeant agricole.

Car la colère gronde sur la plaine des Costières. En effet, dans le cadre du Contournement ferroviaire Nîmes-Montpellier, Oc’Via Construction est la société titulaire du contrat de partenariat avec SNCF Réseau. Elle est en charge de la construction et de la réalisation de la ligne.

Ce chantier énorme qui dure et qui transforme le territoire fait peur à plus d’un titre aux agriculteurs gardois. "Les impacts directs et indirects sur l’activité agricole sont inévitables, ils ne doivent être ni pris à la légère, ni sous-estimés. Les pertes de foncier, les pertes de récoltes, la poussière qui rend la production non commercialisable, les modifications des voies d’accès, l’allongement des temps de parcours pour accéder aux parcelles, le désordre économique causé sur les structures de commercialisation… ça fait beaucoup !" évoque les agriculteurs.

En effet, le contrat de partenariat avec SNCF réseau prévoit des mesures compensatoires d’indemnisation pour ces préjudices. Pour certains, les dossiers ont été traités, pour d’autres, des situations de blocage perdurent. Les agriculteurs veulent que la situation se régularise et que toutes les acquisitions foncières soient enfin payées, que les indemnités pour Occupations Temporaires (qui se poursuivent pour certaines au-delà de l’année prévue) soient versées, que la remise en état des parcelles après l’OT soit conforme et satisfaisante pour la production agricole mais aussi que les désordres d’ordre économique créés sur les structures de commercialisation, soient assimilés et pris en compte comme des dommages travaux public. Enfin, les agriculteurs gardois souhaitent que tous les allongements de temps de parcours fassent l’objet d’indemnisation.