Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 16.12.2015 - baptiste-manzinali - 2 min  - vu 320 fois

SAINT-GILLES 4,9 M € de dettes "toxiques" en 2007 et gestion coûteuse d'Alain Gaido, la Chambre régionale des comptes livre son rapport

Eddy Valadier, maire de Saint-Gilles depuis 2014. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Comme 200 autres collectivités gardoises, l'ancien maire UMP de Saint-Gilles Roland Gronchi (1992 - 2008) a souscrits deux emprunts toxique à Dexia en 2007. Eddy Valadier, élu en 2014, a obtenu une aide de l'Etat. 

Dans son dernier rapport d'observations du 30 novembre, la Chambre régionale des comptes a épinglé la gestion financière de l'ancien maire Roland Gronchi, en poste jusqu'en 2014. Son successeur, Eddy Valadier (UMP), a été contraint de s'attacher les services d'un cabinet d'expertise spécialisé en gestion de dette, comme lui a très fortement conseillé la Chambre régionale des comptes. Un suivi nécessaire puisque une envolée des taux d'intérêts de deux emprunts toxiques contractés en 2007, même si elle est faible, n'est pas écartée. Et elle pourrait coûter cher à la commune. Ces deux emprunts intitulés Fixia ou Tofix - des noms qui peuvent porter à confusion - représentent 4,9 M € au total soit 39 % de la dette global de la collectivité, correspondent en réalité à deux renégociations de prêts plus anciens et remboursable en deux phases selon des méthodes de calcul extrêmement complexe : une première étape jusqu'en 2008 à taux fixe, une seconde à échéance 2029 dont le taux "peut fortement se dégrader", indique le rapport. Comme l'indique la carte des emprunts toxiques éditées par libération, celui-ci pourrait "exploser à 10 ou 12 %" précise Eddy Valadier.

Des emprunts qui n'ont pas servi à l'investissement

Si le rapport fait également le constat d'une réduction de la charge des intérêts liés à l'endettement de la ville de 2009 à 2014, elle s'est faite au prix d'une réduction de l'investissement qui devra être rattrapé dans les années à venir, pour combler un retard accumulé notamment dans le secteur du tourisme. En témoigne l'abandon de l'Abbatial de Saint-Gilles - dont la nouvelle majorité tenue par Eddy Valadier s'est engagée à réhabiliter à hauteur de 4 M € et la baisse de 55 % de la fréquentation du musée. L'ancien maire PS Alain Gaido, (2010 - 2014) s'en défend : "Tout ce qui se fait en ce moment, c'est nous qui l'avions voté. La rénovation de l'abbatiale ou des quartiers anciens délabrés, se sont des dossiers urgents qu'on a mené."

Les emprunts toxiques, qui aurait pu servir à investir, n'ont fait qu'alimenter un fond de roulement et gonfler la trésorerie "inutilement", indique le rapport. À son arrivée en 2010, Alain Gaido avait fait constater ces emprunts par un expert qui n'avait rien signalé d'anormal. "Dans l’état actuel des choses, vous n'avez pas intérêt à changer ces contrats" lui avait-il dit. Alors que la ville comptait 221 agents en 2009, elle est passée à 287 en 2014 et a vu ses charges de personnel augmenter de 36 %. "Il faut faire preuve de sérieux et d'abnégation. Est-ce que les saint-gillois attendent de moi que je poursuive cette politique ? s'est interrogé Eddy Valadier lors d'un point presse tenue à la mairie. Si nous n'avions pas été vigilants, la ville risquait de voir ses marges de manœuvres réduites à néant."

L'une des solutions à court terme aurait été la hausse de la fiscalité. "Ça serait trop facile, c'est aux élus d'être plus rigoureux. Il n'y aura aucune hausse de la fiscalité sur le mandat" a affirmé le maire.

Baptiste Manzinali

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