Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 07.01.2016 - eloise-levesque - 2 min  - vu 767 fois

FAIT DU JOUR Un maître d'école des Cévennes, héros du dernier Disney

François-Xavier Demaison, producteur, Emilie Thérond, réalisatrice, et Jean-Michel Burel, héros du film. Eloïse Levesque/Objectif Gard

Ce mardi, événement national au nouveau multiplexe d'Alès. Toute l'équipe du dernier Disney était présente pour l'avant-première du film "Mon maître d'école" , un documentaire hommage au métier d'instituteur tourné en Cévennes.

C'est une histoire d'amour entre un enseignant et ses élèves. Un hommage à un maître d'école "pas très académique". Un instant émouvant presque hors du temps, comme les aime Disney. Emilie Thérond, enfant de St-Just-et-Vacquières, près d'Alès, a passé 5 ans dans la classe de Monsieur Burel. Écolière sans histoire, parfois distraite, elle trace ensuite sa route vers la capitale, et devient journaliste et réalisatrice pour la télévision. Quelques printemps plus tard, l'heure de la retraite sonne pour le jeune instituteur qui a exercé pendant 40 ans dans les vignes des Cévennes. Emilie, comme tous les bambins devenus grands, n'a jamais oublié son maître d'école. Mieux, elle va jusqu'à affirmer que cet homme "singulier", a changé sa vie, qu'il a fait d'elle "une honnête femme". "J'ai un souvenir formidable de mon école. Il fallait laisser une trace de la passion qui l'anime", souligne la quadragénaire.

Tempérament cévenol à l'appui, Jean-Michel Burel, la soixantaine passée, n'est pas homme à vouloir être une star. Même s'il est aussi maire de sa commune. "Je n'ai pas l'habitude de me montrer", commente-t-il. Il refuse d'abord de faire le film. Mais Emilie est une ancienne élève. Et l'instituteur n'aime pas les "décevoir". Il finit par accepter. Pendant un an, la journaliste pose sa caméra une semaine par mois dans la classe de l'enseignant, qui fait sa dernière rentrée scolaire. "Rien n'a été mis en scène, ni écrit. Tout a été capté", assure-t-elle. De 150 heures de rush, Emilie n'en retient qu'1h22, avec son regard d'enfant. "C'était merveilleux", insiste-t-elle.

L’instituteur oublie rapidement l'objectif et semble conserver la spontanéité qui font de lui un professeur apprécié de ses élèves. Plus qu'un maître, c'est un membre de la famille, dans un village de moins de 300 habitants. "Allez chercher le pain, et prenez un petit quelque chose pour vous !", lance-t-il à une poignée d'écoliers à l'heure du passage de la boulangère itinérante. "Il t'a traité de gros? Mais vous l'êtes tous les deux !", répond-il naturellement à des garçons qui se chamaillent. Certains cours se finissent même au milieu de la garrigue. Une gestion en bon père de famille éloignée de la réalité de l'école d'aujourd'hui. "Les choses ont beaucoup changé. Je n'aurais pas pu exercer mon métier de cette manière dans un cadre urbain", admet-il.

La fée Disney

Si le film se déroule presque en dehors de tout contexte sociétal, il a un objectif précis : rendre un hommage appuyé à une personnalité, et à une profession. "C'est un métier dévalorisé. Il faut continuer de le défendre. Ce sont les héros de nos enfants", pense la réalisatrice. Un point de vue qui a séduit Disney, par l'intermédiaire du comédien François-Xavier Demaison, producteur du film, sans qui le projet n'aurait pas vu le jour. "On a eu un coup de cœur. Ce documentaire soulève des problèmes intéressants", indique le distributeur américain, présent à Alès ce mardi pour l'avant-première nationale.

"Mon maître d'école" sortira dans une centaine de salles en France à partir du 13 janvier. En attendant, il est projeté toute la semaine en avant-première dans 8 cinémas gardois, dont Uzès, Nîmes, Bagnols-sur-Cèze, Sommières, et Aigues-Mortes.

Eloïse Levesque

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