Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 09.01.2016 - baptiste-manzinali - 2 min  - vu 245 fois

NÎMES L'écologiste Christophe Cavard dans le doute

Christophe Cavard, député du Gard, écologiste, s'interroge sur la politique. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Après avoir quitté le groupe EELV en juin dernier et essuyé une défaite sévère aux élections régionales avec sa liste DVG Le bien commun (1,70 % des suffrages récoltés), Christophe Cavard s'interroge sur la représentation politique actuelle.

En quittant sa famille politique EELV quelques mois avant les élections régionales de décembre, Christophe Cavard n'a pas mis toutes les chances de son côté. "J'ai l'impression de repartir en arrière avec mes choix politiques. Je prend des risques énormes" admet-il. L'homme a évolué, depuis l'année 1986 et son engagement au parti communiste alors qu'il était âgé de 16 ans. Le parti avoisinait à l'époque les 10 % aux élections législatives. Une autre époque, "J'étais sûr de moi à 20 ans. La rébellion, je l'ai toujours, mais j'ai l'impression de m'être assagi. Je suis toujours anticapitaliste, au sens écolo du terme". 

"Est-ce que l'action politique a encore du sens ?

Mais depuis, il le déplore, l'image de la fonction politique s'est dégradée. Christophe Cavard s'interroge : "Est-ce que l'action politique a encore du sens ? Plus ça va, plus je me dis que je devrais presque m'excuser de m'être engagé politiquement et d'être élu." Lui qui se veut un élu de terrain, est aujourd'hui en rupture avec la forme traditionnelle de la représentation politique. Une des raisons qui l'ont poussé à rejoindre une liste citoyenne aux régionales de 2015, Le bien commun. Mais la sauce n'a pas pris. "C'était une bonne expérience, mais la déception est réelle, je ne suis pas dupe des réalités électorales." Pourtant, sa nouvelle formation encore associative, il y croit et entame avec les 300 adhérents une structuration d'ici début mai. Et se lance dans une réflexion plus profonde sur l'avenir de la politique et son rôle dans la société. "Parfois, j'ai l'impression d'être le député des causes perdues".

"Tous les matins, je ne pense pas que le gouvernement est pourri"

Un député qui ne veut plus d'étiquette aujourd'hui - seulement celle du "camp de la gauche" - et remet en cause la verticalité des parties politiques qui ne correspond pas aux réalités des territoires, mais se dit prêt à travailler avec d'autres formations, y compris avec le Parti Socialiste, "Tous les matins, je ne pense pas que le gouvernement est pourri" lance t-il. À condition que celui-ci entame un "dépassement" auquel il croit fortement, comme au bienfait de profonds changements. "Soit j'abandonne et je vivote avec mon mandat, soit je me retrousse les manches et je décide d'agir sur tous les leviers pour faire gagner la démocratie." 

Affecté par des scores peu reluisants aux régionales, Christophe Cavard ne veut pas s'avouer vaincu, "En 2004, personne n'avait mis un kopeck sur mon élection" et ne quitte pas le terrain pour autant. Sous le bras, plusieurs dossiers l'attendent, notamment sur les quartiers difficiles et les problématiques liées à l'ANRU 2, la gare de Manduel ou la Maison d'arrêt de Nîmes. "J'ai voté pour une réforme pénale des peines emménagées. Cela fait laxiste, à l'extérieur des prisons. Mais plus on connait ce qui se passe à l'intérieur, plus on sait combien elle est nécessaire." Preuve que sa fibre sociale ne s'est pas envolée.

Baptiste Manzinali

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