Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 19.01.2016 - baptiste-manzinali - 3 min  - vu 411 fois

LE PORTRAIT Nicolas Jarossay, ce pompier qui va traverser l'Atlantique en paddle

Nicolas Jarossay, sapeur pompier, va traverser l'Atlantique en paddle. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Il a 38 ans et une forme physique olympique. Nicolas Jarossay, pompier à la caserne de Nîmes depuis 1998, s'apprête à naviguer en paddle du Cap Vert à la Martinique pour la bonne cause.

Depuis des mois, Nicolas suit une préparation physique et technique de haut niveau pour être prêt le jour J. Lors d'un stage de survie en mer à Marseille, ce pompier professionnel a été mis en condition, "Nous étions attachés avec des harnais de sécurité, à l'envers sous l'eau."  Le genre de situation qu'il pourrait retrouver d'ici début février, lorsqu'il sera seul et sans assistance au beau milieu de l'océan Atlantique, à plusieurs centaines de kilomètres des côtes. Les risques sont multiples : houle croisée, déferlante, tempête, "il y a une part d'inconnu indéniable. Comment va se comporter le bateau la nuit ?" s'interroge t-il, même s'il a eu un aperçu cet été lors d'un essai de cinq jours en Méditerranée.

"J'ai la chance d'avoir des enfants en très bonne santé"

Les conditions extrêmes, il connait. Pompier professionnel depuis 1998 à Nîmes, Nicolas a fait ses gammes chez les jeunes sapeurs pompiers à 14 ans et a passé deux ans avec les marins-pompiers. "Petit, je voyais passer les camions rouges, je rêvais d'en conduire un" confesse t-il. C'est aussi en se souvenant de ses aspirations d'enfant qu'il évoque son engagement, plus personnel, pour les enfants malades. Bénévole de l'association Rêve - qui réalise les rêves d'enfants gravement malades - pendant plusieurs années, il est devenu par la suite responsable de l'antenne de Martigues. "Je vois ce qu'ils endurent. Moi, j'ai la chance d'avoir des enfants en très bonne santé". Il s'envole deux fois pour les Etats-Unis, New York et Los Angeles, accompagné d'enfants parrainés par l'association. Mais les bénévoles se font rares malgré les nombreux événements crées pour récolter des fonds.

Photo DR

D'où l'idée d'un coup de projecteur en relevant un défi fou, une traversée de 5 000 km de l'océan Atlantique du Cap Vert à la Martinique en paddle. Une première mondiale qu'il veut mettre à profit pour récolter des fonds, 5 euros par kilomètres, et aussi pour effectuer des relevés sur la physalie, une méduse pour laquelle les scientifiques manquent de données. Le Centre océanographique de Marseille lui a placé une sonde prévue à cet effet.

8h de rame par jour pendant deux mois

Son paddle, une embarcation fabriquée sur mesures de 7 mètres sur 85 centimètres et 200 kg dont 80 kg de nourriture lyophilisée, deux dessalinisateurs qui nécessite deux heures de pompages manuels par jour, deux téléphones satellites, deux balises de détresse et un traqueur. En ramant 8h par jour, Nicolas estime la traversée aboutie en 75 jours, 50 si tout se passe bien. "Peu importe où j'arrive, du moment que c'est sur une côte. Je ne vais pas me mettre en danger pour arriver exactement en Martinique." Sans assistance, il devra s'armer de patience si un problème survient, et attendre qu'un avion le survole et lui largue un radeau de survie puis déroute un bateau. Une opération qui peut prendre plusieurs jours.

Mais Nicolas n'est pas du genre à se démonter. En 2011, il était détenteur d'un record mondial de 131 km parcourues en paddle en 24h non stop, record battu depuis. Peu importe, au delà du défi physique, ce pompier altruiste a des objectifs plus louables : véhiculer des valeurs de dépassement de soi et de solidarité.

Pour suivre son défi :

http://www.sup-transatlantique.fr/

http://www.reves.fr/fr

ou sur facebook : https://www.facebook.com/StandUpPaddleTransatlantic

Baptiste Manzinali

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