Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 21.01.2016 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 322 fois

POLITIQUE À Nîmes, Nicolas Sarkozy égraine des propositions pour la viticulture

Nicolas Sarkozy, le président du parti Les Républicains. Photo : Coralie Mollaret.

Au lendemain de son meeting aux Costières, le président Les Républicains a rencontré des viticulteurs au domaine Le Petit Romain. 

Ce matin, au lendemain de son meeting aux Costières, Nicolas Sarkozy a emprunté le chemin du Mas de Sagnier, pour visiter le domaine Le Petit Romain. La propriété n'a pas été choisie au hasard puisqu'elle appartient à l'adjoint de la ville de Nîmes et président des Costières de Nîmes, Bernard Angelras. Après un rapide tour du propriétaire, l'ex-président de la République s'est dirigé dans la maison de son hôte où l'attendait une dizaine d'exploitants. Ces derniers sont des relais d'opinion dans le monde agricole, comme le président du syndicat des Jeunes agriculteurs du Gard, Lionel Puech, ou Frédéric Touzellier. Le maire de Générac, viticulteur de métier, a été propulsé à la Région en décembre par Jean-Paul Fournier. Depuis plusieurs élections, le sénateur-maire a constaté une adhésion, de plus en plus forte, des agriculteurs aux discours anti-européens et protectionnistes de Marine Le Pen (FN). Un obstacle sur le chemin de leur reconquête.

Redonner de la "compétitivité" aux agriculteurs

Candidat non-déclaré à la Primaire, Nicolas Sarkozy a essaimé quelques propositions. Méthodique, il débute son propos par une "mise au point" : "les viticulteurs ne sont pas des paysagistes, mais des chefs d'entreprise", en mal de "compétitivité". Au début des années 2000, la viticulture a traversé une crise sans précédent avec une importante baisse des prix. En cause : la surproduction de vin combinée à une baisse de la consommation. Si depuis quelques années "le secteur se porte mieux, ce n'est pas encore ça", assure Lionel Puech.

Pour que la filière sorte définitivement la tête de l'eau, l'ex-président de la République veut jouer sur deux leviers : "les charges et les normes". La TVA Sociale, abolie par François Hollande en 2012, est de nouveau mise sur la table. En échange d'une augmentation de la TVA, l'État s'engagerait une baisse des charges patronales et sociales. De quoi aider les viticulteurs à baisser leur coût de production et tirer leur épingle du jeu sur le marché international. "Il faut être réaliste, aujourd'hui il y a zéro chance pour que les pays européens augmentent leurs charges pour se mettre à notre niveau", lance-t-il.

Concernant les normes, "la France a tendance à rajouter de la complexité à la complexité. (…) Nous, nous interdirons de transposer en France des normes plus dures que les directives européennes. C'est l'engagement que je prends", promet Nicolas Sarkozy, sous le regard approbateur de son député européen Franck Proust.

Gard : 75 installations viticoles en 2015

Un autre problème inquiète particulièrement la profession : la diminution du nombre d'exploitants : "nous sommes 5 000 aujourd'hui dans le Gard. Un nombre en baisse constante. Cette année, notre département n'a connu que 75 installations". Pour les faciliter, Nicolas Sarkozy ressort, là aussi, une vieille recette : la "suppression des droits de succession". Une mesure à laquelle vient s'ajouter "la mise en place d'un observatoire des terres agricoles qui définira les mesures fiscales à prendre".

Une partie de son assistance semble conquise, mais également étonnée. "Nicolas Sarkozy connaît son sujet, on dirait presque qu'il a révisé avant de venir. Peut-être que c'est le cas, mais d'autres ne se donnent pas cette peine", constate l'un d'eux. L'entrevue se conclut sur une boutade du président Engelras autour des difficultés d'exportation des céréaliers : "Il vaut mieux des céréales que la panade…", plaisante-t-il. "Mais moi, je ne suis pas dans la panade", rétorque Nicolas Sarkozy, toujours prompt à rebondir.

Coralie Mollaret

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Coralie Mollaret

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