Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 24.01.2016 - baptiste-manzinali - 2 min  - vu 473 fois

LE PORTRAIT Gabriel Hamon, jeune aspirant Compagnon de France

Gabriel Hamon, jeune aspirant Compagnons de France. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Pour Gabriel, les Compagnons de France sont plus qu'une école, "C'est une famille et on est tous frères et sœurs". S'il est certain d'avoir trouvé sa voie aujourd'hui, ce jeune homme de 23 ans a aussi essuyer quelques revers.

Il n'est pas du genre à se poser de questions ni à stagner trop longtemps. Pourtant, des périodes de doutes il en a connu, à commencer par son adolescence. Comme la plupart de ses camarades, Gabriel n'a aucune idée, à 14 ans, de ce qu'il voudrait faire plus tard. C'est son père qui lui met la puce à l'oreille en le conseillant de devenir plombier. "Je voyais ma grande sœur galérer dans ses études, je n'avais pas envie de suivre le même chemin" indique t-il. Mais le jeune garçon qu'il est à cette époque n'a pas de passion particulière et se voit comme quelqu'un "d'isolé", ou "dans sa bulle," en tout cas "qui ne sortait pas trop".

Un déclic dès les premiers instants

Originaire de région parisienne, à Montfermeil, Gabriel passe par le lycée professionnel et a un déclic dès sa première année de BEP, ses notes sont excellentes. Il prolonge en BAC Pro et obtient son diplôme avec mention mais refuse d'aller jusqu'au BTS. "Je n'avais qu'une envie, c'était de commencer à travailler réellement." Malheureusement, son premier contrat de travail, un cdd de six mois, n'est pas renouvelé. Sans permis, Gabriel enchaîne les petits boulots et voit ses aspirations professionnels à la baisse. Son grand père, un artisan boulanger-pâtissier l'emmène visiter une maison des Compagnons à Montargis, dans un ancien château. "J'ai eu un coup de cœur pour le lieu. Une semaine plus tard je m'inscrivais à Paris."

Un rythme intense

Quatre mois après avoir passé un test de connaissance, Gabriel est reçu et part pour Rouen. Lui n'avait pas demandé une ville en particulier, mais voulait quitter Paris. Sur place, il apprend les règles de base du compagnonnage comme la tenue du col en salle à manger, et des règles de savoir vivre qu'il apprécie aussi : pas de téléphone à table, pas d'insulte. Tous les apprentis logent, mangent, et étudient dans la maison le samedi toute la journée, de 20h à 22h en semaine  après une journée de travail en entreprise. Un rythme intense qui forge des travailleurs émérites. Puis vient "l'adoption", où l'apprenti présente une pièce unique à son image, "elle doit montrer ce que l'on sait faire et qui on est". Entre 60 et 100 h de travail sont nécessaires à la réalisation. Une fois validée par les anciens, les attributs sont remis lors d'une cérémonie et le stagiaire devient "aspirant" et part sur le tour de France.

Après trois années passées chez les Compagnons, Gabriel est à mi-parcours. À la maison de Nîmes jusqu'en juin, il pense partir en Angleterre - autre possibilité qu'offre le cursus - avant d'arriver à terme et de devenir, enfin, Compagnon. "C'est un vrai engagement, il faut se sentir prêt." En attendant, c'est dans le sud, et à Nîmes qu'il se sent bien et envisage de s'installer définitivement.

Baptiste Manzinali

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