Après l'annonce des cartels de sa feria de Pâques qui aura lieu le dernier week-end de mars, la direction des arènes en a profité pour annoncer les affiches qui composeraient la prochaine feria du Riz. Deux corridas très attractives mais sur différents points.

Les cartels de Pâques maintiennent l'espoir d'une renaissance de l'arène arlésienne, ceux du riz proposent autre chose, un sentiment plus personnel, une envie de créer du spectacle en n'omettant pas le combat et les toros.

Le samedi 10 septembre à 17h, corrida de Zalduendo. Un élevage prisé des stars de la tauromachie, qui laisse aller l'art mais qui oppose une résistance souvent intéressante. Mais cette corrida sera le théâtre d'une double nouveauté. Tout d'abord, ce qui fait la force de cette course hormis le cartel, c'est le décorum qui l'entoure. Comme dans un écrin à bijoux, cette corrida sera placée sous le signe ou le pinceau de Goya. Les arènes font un petit voyage dans le temps qui sera déclenché par le maestro Luis Francisco Espla, qui, en plus d'être matador de toros et aussi un artiste un peu baroque, un peu loufoque. Un nom et un art qui plaisent à l'aficion qui sera heureuse de retrouver le petit bonhomme au grand coeur dans ses arènes.

D'ailleurs, Luis Francisco Espla signera le décor mais il sera aussi le maestro d'ouverture de cette corrida goyesque. Un retour au centre de l'anneau, un grand coup médiatique pour les organisateurs et un grand moment d'émotion pour tout le monde. Celui qui était l'un des plus fidèles compagnons de cartels d'un certain Nimeño II revient après une retraite bien méritée et prise en 2009. A voir. Deuxième en piste, l'artiste Morante de la Puebla. On ne sait pas trop où sera embarqué le public mais il y va de bon coeur, espérant l'étincelle qui fera le reste et qui animera les débuts du voyage. Morante est un être à part. Enfin, première apparition de Juan Bautista le maestro sous l'ère Jean-Baptiste directeur d'arènes. L'arlésien signe son retour dans ses arènes après une feria de Pâques qui ne le verra pas toréer. La goyesque est son jouet, il s'amuse et nous amuse par la même occasion tout en nous faisant passer un excellent moment à chacune de ses représentations.

Le dimanche 11, la corrida de 17h sera complètement aux antipodes de la goyesque. La corrida concours de septembre redevient attractive et vivante avec six élevages de poids. Puerto de San Lorenzo et El Tajo y la Reina pour Morenito de Aranda, Escolar Gil et Flor de Jara pour Mehdi Savalli et Alcurrucen et Robert Margé pour Saul Jimenez Fortes. Un concours ardu et relevé qui verra Morenito de Aranda dans un exercice qui pourrait bien lui réussir. Sa douceur devrait lui être bénéfique dans ce combat de cogneurs. Mehdi Savalli est à Arles dans sa maison. Cela fait 10 ans qu'il a pris son doctorat et gagne chaque année un peu plus d'expérience. Dans une dynamique de retour concluant, l'arlésien annonce qu'il fera tout pour séduire. Enfin, c'est le jeune fou Saul Jimenez Fortes qui clôturera ce cartel de qualité. Intrépide, inconscient même, le torero a un concept qui ne peut pas être celui du commun des mortels. Il ne bouge pas, va se tanquer dans des terrains improbables et assume toujours ses choix, même s'il se fait prendre (ça arrive trop souvent) par l'opposant.

La vente des abonnements se fera à partir du 17 mai et la vente des billets à partir du 6 juillet.