Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 26.01.2016 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 174 fois

DÉPARTEMENT Les coulisses des négociations autour du budget 2016

Le conseil départemental du Gard. Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard.

Face aux difficultés financières de la collectivité, le vote du budget 2016 a été repoussé aux 5 et 7 avril 2016. Le temps pour la Majorité (PS-PCF-EELV) de venir à bout des arbitrages budgétaires.

Pour la Majorité, la préparation du budget 2016 est loin d'être un long fleuve tranquille. Pour preuve : les arbitrages sur le fonctionnement et l'investissement de la collectivité ne sont toujours pas terminés. Face à cette situation, le président PS du conseil départemental s'est vu dans l'obligation de repousser le vote du budget au mois d'avril. Le DOB (débat d'orientation budgétaire), lui, se tiendra le 12 février.

Ce retard s'explique par la complexité de l'exercice, tant sur le plan financier que politique. Financier d'abord avec la hausse des dépenses sociales (RSA, APA…) combinée à une baisse des dotations de l'État. Pour boucler l'exercice 2016, le Département doit trouver 25 M d'€ (sur un budget total de 900 M). Si 10 M ont pu être économisés grâce à un artifice budgétaire bien connu, la tâche est plus ardue pour les 15 M restants qui imposent des choix politiques, électoralement impopulaires.

La "méthode Bouad"

Pour y parvenir, l'exécutif a mis en place une méthode ad hoc. Chaque semaine, les élus PS-PCF-EELV se réunissent sous les dorures de l'hôtel Mouret. Pendant des heures, ils débattent de ces arbitrages, selon les objectifs fixés en amont par le Président à ses vice-présidents. Par exemple, le vice-président en charge des routes Olivier Gaillard a réussi à renégocier à la baisse la DSP du transport scolaire (moins 2,5 M). La vice-présidente Geneviève Blanc a travaillé sur une diminution de 20% des crédits versés aux syndicats mixtes environnementaux.

Plus délicat mais encore en discussion à ce stade, la possible baisse de 20% des crédits alloués aux centres sociaux ou la fin des actions d'insertion qui représentent aujourd'hui 1,4 M, même si les chantiers d'insertion devraient, eux, être préservés. "Cela peut encore évoluer, mais une chose est certaine : nous devons faire des efforts sur l'ensemble des compétences, facultatives ou obligatoires", explique l'une de nos sources.

Hier matin, les échanges autour de la baisse de la subvention du SDIS ont duré deux bonnes heures. Sur les 42 M de subventions, la Majorité envisage de diminuer sa participation de 2 M. "On ne peut pas faire ça, on va mettre les pompiers dehors", craint un élu. "Comment peut-on faire alors ? Tout le monde doit faire des efforts : 2M d'€ sur un budget total de 80 M, ce n'est pas grand chose en comparaison des baisses envisagées sur de plus petites subventions", répond un autre.

Investissements et fiscalité

Aux contraintes financières s'ajoutent celles de la vie politique. S'il souhaite faire adopter son budget, l'exécutif doit trouver un consensus avec une partie de son opposition (Le Bon Sens Républicain & UDI et Indépendants), Majorité relative oblige. Lundi, une nouvelle réunion doit se tenir sur les investissements du Département pour 2016. Un thème particulièrement cher à l'opposition, la droite attendant des signaux concrets de la gauche. Devrait également être abordé lors de cette rencontre, la délicate question de la fiscalité avec une possible hausse des impôts pour financer les projets... Pour satisfaire tout le monde, Denis Bouad a du pain sur la planche et de longues nuits aux fourneaux...

Lire aussi : GARD Le Département à l’épreuve du compromis

Coralie Mollaret

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