Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 27.01.2016 - eloise-levesque - 2 min  - vu 466 fois

CÉVENNES Pollutions minières : la tension monte

Membres de l'Association pour la dépollution des anciennes mines de la vieille montagne. Eloïse Levesque/Objectif Gard

Le 20 janvier dernier, France 3 diffuse un documentaire sur les métaux lourds qui stagnent dans les Cévennes. Depuis, c'est "la panique générale", selon plusieurs associations locales, qui en profitent pour remettre un coup de pression à l'Etat.

"Les gens s'affolent et le téléphone ne fait que sonner. On nous parle de cancers, de leucémies et de brûlures caractéristiques", annonce Manuel Gomes, de l'Association des habitants et amis de la Vallée de l'Ourne. "Les maires sont inquiets pour leur tourisme", renchérit François Simon, médecin et vice-président de l'Association pour la dépollution des anciennes mines de la vieille montagne.

De fait, si le documentaire "Pièces à conviction" diffusé sur France 3 la semaine dernière est considéré comme "alarmiste" et parfois "inexact" par les associations elles-mêmes, "il pointe du doigt une réalité qui sème la panique générale", assure François Simon. Il dénonce la mise en danger de plusieurs communes par de nombreux métaux lourds présents dans le sol et l'eau, le plomb, l'arsenic, l'antimoine, etc.

L'occasion est parfaite pour le militant d'interpeller - une énième fois - les autorités sur l'épineuse question de la dépollution. "On sait qu'une dépollution totale est hors de portée financière. Il faut un confinement étanchéifié des parties les plus atteintes, et un arrêt des activités dans les lieux moins touchés", demande-t-il. Une action qui doit être précédée, selon les habitants, d'une étude épidémiologique sur les conséquences sanitaires de ces métaux lourds, "sans quoi, on ne pourra faire de lien entre maladies et pollution".

L'Etat de son côté maintient sa position et joue la montre : il attend les résultats de la surveillance sanitaire menée auprès des habitants à l'automne dernier. Ces derniers devraient tomber en cours d'année. Sur 2000 habitants, environ 700 se sont déplacés pour se faire dépister au plomb, au cadmium et à l'arsenic. Une représentation satisfaisante de la population visée, qui pourrait forcer la préfecture à réagir. "Si vous pensez qu'on va engager ici des mesures de dépollution, c'est non !", avait annoncé le sous-préfet du Vigan en décembre 2014 lors d'une réunion publique.

En attendant, l'ADAMVM a déposé deux plaintes contre X auprès du pénal et du tribunal administratif, pour pollution des eaux et mise en danger de la vie d'autrui. Les dossiers sont en cours de constitution.

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Eloïse Levesque

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