Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 29.01.2016 - thierry-allard - 4 min  - vu 204 fois

GRAND AVIGNON Orientations budgétaires : "de la sueur et des larmes" pour 2016

Hier soir, lors du conseil communautaire à Caumont-sur-Durance (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le traditionnel débat d’orientations budgétaires de l’agglo du Grand Avignon s’est tenu hier soir à la salle des fêtes de Caumont-sur-Durance.

Et dans un contexte financier tendu, le débat s’est tenu dans une ambiance quelque peu thatchérienne — « there is no alternative » — et sans désaccord notable sur le fond.

« Il n’y a plus de gras »

On ne peut pas dire qu’il a vendu du rêve : le vice-président aux finances de l’agglo le rochefortais Patrick Vacaris n’y est pas allé par quatre chemins au moment d’introduire son propos présentant les orientations 2016 : « le principe de neutralité fiscale est un engagement de plus en plus difficile à tenir mais on le tiendra en 2016. Je promets une nouvelle fois de la sueur et des larmes, mais le sang des administrés ne sera pas prélevé. »

Après un détour par le contexte national, Patrick Vacaris s’est attardé sur la baisse de la dotation générale de fonctionnement (DGF) appliquée par l’Etat : « elle était de 31,9 millions d’euros en 2013 avant application de la première saignée d’un million d’euros en 2014. Chaque année, de 2015 à 2017, une nouvelle ponction d’environ 2 millions d’euros est appliquée. » En 2016, la DGF sera de 25,5 millions d’euros pour l’agglo. Et ce n’est pas prêt de s’arranger, comme l’a affirmé Patrick Vacaris avec la réforme de la DGF qui « si elle passe, amputera de 50 % la DGF, c’est mathématiquement impossible. »

En revanche, l’agglo a enregistré une hausse sensible de ses recettes fiscales, et en 2016, « la progression de la fiscalité devrait compenser la baisse des dotations » a noté Patrick Vacaris.

Concernant les charges de fonctionnement, celles à caractère général progresseront d’1,5 % car « il n’y a plus de gras, plus d’économies substantielles que nous puissions réaliser » affirme l’élu, alors que les charges de personnel vont croître de « 5 % en 2016 et d’1,5 % à partir de 2017 » tandis que l’enveloppe des subventions va subir une coupe de 5 %, « une contrainte financière, pas une volonté politique », précisera le vice-président. Du côté des investissements, l’agglo compte « investir environ 50 millions d’euros sur l’ensemble des budgets » explique Patrick Vacaris avant de préciser qu’il reste « encore 10 millions d’euros à ventiler. »

Au niveau de la dette, son encours est de 140 millions d’euros en 2015, « il atteindra les 200 millions en 2018 et les 240 millions en 2020 » a prévenu Patrick Vacaris, ce qui « conduira à devoir trouver des recettes nouvelles et/ou à baisser les charges » a poursuivi le rochefortais, avant de préciser que ce scénario ne prenait pas en compte la réforme de la DGF en 2017.

Un débat plutôt tranquille

Voilà pour le tableau, place au débat. Le premier à se lancer est le vice-président et maire FN du Pontet Joris Hébrard, qui fustigera « le poids du passé », avec « nos prédécesseurs qui ont fait des choix hasardeux, comme le tramway, et les différents gouvernements qui se sont succédé, l’actuel étant surement le plus catastrophique. » Outre la critique, l’édile demandera des « efforts complémentaires » sur les dépenses de personnel et les charges à caractère général et fera le vœu d’un « budget d’investissements dynamique. »

Le président Jean-Marc Roubaud lui répondra que les « choix hasardeux » avaient été faits « dans un contexte économique totalement différent » et que l’évolution des charges de personnel résultaient « de la prise de nouvelles compétences. » L’élue socialiste avignonnaise Christine Lagrange souhaitera elle aussi répondre au maire frontiste : « j’ai l’impression qu’il est dans l’opposition. M. Hébrard vous êtes dans l’exécutif, les indemnités de vice-président sont importantes, alors soit vous êtes dans l’exécutif, soit vous le quittez. » La socialiste dénoncera également « le tableau tellement grossier des actions des prédécesseurs et de l’Etat » citant pêle-mêle les subventions induites par le Territoire à énergie positive ou encore les contrats de ville, pour lequel « au Pontet vous êtes bien dotés. » « Je ne me considère pas dans l’opposition, mais mes avis divergent parfois » répondra Joris Hébrard.

Du côté du Front de Gauche, Vincent Delahaye fera état d’un désaccord et d’un regret. Le désaccord sur la baisse des subventions aux associations, et la lisibilité des actions de l’agglo sur le développement durable. « La réalité des chiffres est implacable » lui répondra Jean-Marc Roubaud, avant de concéder qu’au niveau environnemental « la lisibilité peut être difficile à trouver, mais Jacques Demanse (vice-président chargé du dossier, ndlr) est extrêmement mobilisé. » L’écologiste avignonnais Jean-Pierre Cervantes se dira quant à lui « opposé au tracé de la Liaison est-ouest (LEO, ndlr), je ne souhaite pas que ces 1,7 million d’euros soient inscrits au budget » et recommandera d’économiser le million d’euros consacré à l’extension du Pôle Pégase.

« J’en prend acte, il y a les souhaits et la réalité » rétorquera Jean-Marc Roubaud, avant de fustiger « le pessimisme ambiant » après l’intervention du socialiste avignonnais David Fournier, ce dernier se disant « très préoccupé par l’encours de la dette. » « Il faut qu’on soit proactifs, dans un dynamisme pour apporter des réponses, l’inquiétude ne bâtit rien », estimera le président.

Le budget sera voté le 21 mars prochain. Vu la teneur des débats hier, ce sera probablement sans sueur, ni larmes.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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