Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 16.02.2016 - eloise-levesque - 3 min  - vu 469 fois

FAIT DU JOUR St-Hilaire-de-Brethmas à l'épreuve de l'amiante

L'école maternelle en zone de dépression. Eloïse Levesque/Objectif Gard

Depuis un mois, l'école maternelle Mas Bruguier de St-Hilaire-de-Brethmas est interdite au public. Construit dans les années 70, le bâtiment regorge d'amiante et subit de lourds travaux de mise aux normes. Un coup dur pour la commune et ses habitants.

La nouvelle est tombée presque par hasard en décembre 2014. "Ça a été le début de la cata!", résume trivialement Jean-Michel Perret, maire de St-Hilaire-de-Brethmas. Quelques mois auparavant, alors que les élections municipales battent leur plein, le rectorat annonce la création d'une sixième classe à l'école maternelle Mas Bruguier. L'édifice étant mal adapté, des travaux vont être nécessaires. Mais Vincent Dumas, directeur des services techniques, a des soupçons d'amiante sur le sol en lino. "C'est un bâtiment des années 70, et on en trouvait souvent à l'époque", rappelle-t-il. Un diagnostic de contrôle est donc réalisé.

Le résultat est sans appel. "Rien sur le plancher. En revanche, le plafonds était à base d'amiante. Plafonds duquel la femme de ménage recevait régulièrement de nombreuses poussières. Sans compter les caissons de volets roulants, les joints de fenêtre, et les poteaux. Il a fallu agir vite, en vertu du principe de précaution", se souvient l'édile. En seulement 4 semaines, l'air est analysé, les classes sont vidées, les meubles sont nettoyés par le personnel communal et enseignant, l'école est reconstruite grâce à des mobil-homes provisoires, sur le site du centre de loisirs. 150 enfants déménagent.

Des habitants affolés

Avant d'entamer le désamiantage, les agents ont confiné l'école. DR

Quelques jours plus tard, une réunion d'information est organisée en présence du service de médecine scolaire départemental. Les interrogations des parents pleuvent. D'autant que Jean-Michel Perret fait le choix délibéré  d'ordonner des visites médicales, avec radios des poumons, sur tout le personnel actif et retraité, mais pas sur les élèves. "On a analysé les particules de l'air et les résultats étaient bons. Les matériaux étaient en fin de vie et on nous laissait trois ans pour faire les travaux. Preuve qu'il n'y avait pas urgence absolue. Ces arguments ont fait retomber la pression", justifie le premier magistrat de la commune. Et de poursuivre : "En revanche, pour ceux qui étaient là depuis des dizaines d'années, moment où l'amiante était plus active, c'était différent. Heureusement, les analyses n'ont rien révélé de grave". 

Un bilan qui n'est que moyennement satisfaisant. "Si ces personnes déclarent un cancer de la plèvre ou du poumon dans les dix ans à venir, ça pourra être relié à ça", craint Vincent Dumas. Quant aux autres bâtiments construits à la même période - logements et centre de loisirs -, l'équipe municipale se veut rassurante. "Tous ont subi des travaux depuis. Il n'en reste que sur certains toits. Mais tant que ça reste à l'extérieur et d'un seul bloc, ça ne craint rien".

200 000 € de travaux et une augmentation d'impôts

Morceaux de plafonds enfermés en sacs. Eloïse Levesque/Objectif Gard

Après plusieurs mois de procédures administratives, les travaux de désamiantage ont commencé en janvier au sein de l'école maternelle. Pendant huit semaines, des agents spécialisés retirent tous les matériaux contaminés dans un espace préalablement placé en dépression. "Le lieu est filtré en permanence pour éjecter immédiatement vers l'extérieur toutes les particules dégagées, et éviter qu'elles stagnent", explique Vincent Dumas. Quant aux objets amiantés, ils sont confinés dans des sacs étanches.

Passé cette période, l'école sera entièrement rénovée et mise aux normes. "On va en profiter pour isoler le bâtiment, installer le chauffage central, créer la 6e classe, et changer les sanitaires", annonce Jean-Michel Perret.

Coût global de l'opération : 1,2 millions d'€, dont 200 000 € pour le désamiantage. "Si on avait tout rasé pour reconstruire, on aurait dépensé le double !", précise le maire. 20 % de cette somme sera subventionné par l'Etat, la commune financera le reste. "On va faire un emprunt pour tout payer, et on a été obligés d'augmenter les impôts de 8 %. C'était l'unique condition pour que les banquiers nous suivent", regrette Jean-Michel Perret. Réouverture prévue pour Noël 2017.

Eloïse Levesque

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