Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 17.02.2016 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 210 fois

DÉPARTEMENT Les syndicats investissent le comité technique

Cet après-midi, lors du comité technique. Photo : Coralie Mollaret.

Hier une quarantaine d'agents CGT et FO s'est invitée au comité technique, l'instance de dialogue entre les représentants du personnel et le Département. Leur courroux : les mesures d'économies annoncées par l'exécutif pour boucler le difficile budget 2016. 

À l'appel des syndicats CGT et FO, les agents du Département étaient invités, ce mardi, à cesser le travail. En cause : les mesures d'économies, annoncées par le président PS Denis Bouad et confirmées en séance publique, vendredi. La date de la mobilisation n'est pas due au hasard, puisque qu'il s'agit du jour où le comité technique devait se réunir. Présidée par le socialiste Christophe Serre, l'instance paritaire permet à l'exécutif et aux représentants du personnel d'échanger sur la condition des fonctionnaires.

À 14 heures, les syndicalistes, qui jusque-là occupaient le perron de l'auditorium, convergent dans la salle de réunion. La rigueur que souhaite mettre en place par l'exécutif n'est pas nouvelle. Dès son élection, en avril, Denis Bouad s'est présenté comme un "réformateur", capable de redresser les comptes d'une collectivité, prise en tenaille par l'exposition des dépenses sociales et la baisse des aides de l'État. Pour boucler son budget 2016, la Majorité doit dénicher 25 M d'€ (sur un budget de 900 M). Les dépenses de personnel seront, au même titre que les autres, impactées par les économies.

Face à cette réalité, les syndicats en dévoilent une autre :

- "On nous annonce 70 suppressions de postes pour 2016 ! Nous, on est sur le terrain. Les agents ont de plus en plus de mal à remplir leurs missions de service public. Au contraire, vous devez recruter !", lance Christophe Jeanjean, secrétaire CGT du conseil départemental.

Christophe Serre reste impassible. Il distribue la parole à ceux qui le souhaitent, comme le secrétaire FO du Département Nicolas Vigouroux qui en remet une couche :

- "Aujourd'hui, il y a un véritable mal être au travail (…) Des agents de catégorie C effectuent le travail de ceux de catégorie B ! Ce n'est plus possible ! ".

Christophe Serre.

Christophe Serre prend alors la parole :

- "Nous sommes dans une situation financière contrainte et nous devons faire des choix. C'est pour cela que nous lançons des pistes de réfection". Des pistes qui s'appuient sur les conclusions de trois audits lancés par l'exécutif.

- "Dans vos audits, il n'y a que des mots néolibéraux ! Mais enfin, quel projet de société souhaitez-vous ?", interrompt un syndicaliste.

Le socialiste tempère : "ce ne sont que des documents de travail". L'audit organisationnel préconisant le non-remplacement de 100 départs à la retraite sur les 120 annuels.

Lundi, Denis Bouad a reçu les deux organisations syndicales. Ouvert à la discussion, l'entourage du Président reconnaît que les syndicalistes CGT et FO ne sont guère ouverts, eux, "aux compromis". Un sacerdoce pour la Majorité relative qui doit, en parallèle, composer avec son opposition. L'autre réalité de la mandature Bouad...

- "Aujourd'hui, si une partie de l'opposition ne s'abstient pas et qu'elle vote contre en bloc, c'est le préfet qui fera le budget ! Et on retournera aux urnes !", balance Christophe Serre.

- "Ça, c'est de la supercherie intellectuelle", répond Nicolas Vigouroux qui compte "envoyer une lettre à tous les élus d'opposition, FN compris, pour faire bouger les lignes".
 
- "Demandez ! J'ai encore écouté Nicolas Sarkozy. S'il retourne au pouvoir, il supprimera des postes. Je vois mal comment ses élus, ici, pourraient faire le contraire de ce que prône leur parti", rétorque le président du Comité.
 
Les discussions, vives, s'achèveront comme elles ont commencées, laissant toutefois le temps à Christophe Serre de glisser : "Je ne suis ni amorphe, ni inexistant. J'entends les raisons que vous évoquez comme le mal-être au travail. Je suis en train de faire le tour des services pour savoir si vous avez à 100% ou à 50% raison". À suivre...
 
Lire aussi : FAIT DU JOUR Audits : une nouvelle ère pour le Gard ?

Coralie Mollaret

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