Quand on voit arriver Najib à la barre du tribunal correctionnel de Nîmes, on se demande pendant quelques instants si on n’est pas au tribunal pour enfants. Le jeune homme de 18 ans fait beaucoup plus jeune que son âge. Survêtement, baskets au pied, petit, fin, brun aux cheveux courts, le garçon est accusé d’un vol en réunion commis le 4 novembre dernier.

A proximité de la gare de Nîmes, ce 4 novembre au matin, le jeune majeur se trouve avec une bande de copains. L’un d’entre eux repère une adolescente, téléphone à la main, qui envoie des SMS.

-          Selon vous, cette jeune femme est votre ex petite amie, indique le président Cyril Ozoux. Mais pas d’après elle. Bref, ce n’est pas très important.

L’ami de Najib s’approche d’elle et lui arrache son portable avant de prendre la fuite.

-          C’est pas vraiment ce qui s’est passé, coupe Najib. Il la faisait galérer en jouant avec elle. Je suis parti les voir. L’autre m’a donné le téléphone et après je l’ai caché.

-          Pourquoi vous nous dites ça aujourd’hui ?, interroge le président déçu que le prévenu change à nouveau de version.

-          Euh… En tout cas, ce que je peux dire, c’est que je ne savais pas que ça allait partir en vol. Et puis moi, j’allais prendre zéro euro sur le téléphone.

-          Est-ce qu’aujourd’hui vous pensez que c’était un vol ?

-          Ouai ! J’ai pas bien fait. Mais c’est trop tard, on ne peut pas revenir en arrière.

-          Oui mais ça peut vous amener à réfléchir pour l’avenir.

Inconnu du tribunal, Najib a été condamné à 80 heures de travaux d’intérêt général.