Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 04.03.2016 - anthony-maurin - 3 min  - vu 811 fois

FAIT DU JOUR A Quissac, le bassin écrêteur retient l'attention des habitants

A Quissac, le futur bassin écrêteur ne rassure pas tout le monde (Photo Anthony Maurin : ObjectifGard)

Le Vidourle. Au centre légèrement sur la droite, le tunnel de sortie de la Garonnette (Photo Anthony Maurin : ObjectifGard)

Alors que le projet de digues à Lunel et Marsillargues a été retoqué par les Préfets du Gard et de l'Hérault dans le cadre du Plan Vidourle, un autre problème se pose, en amont du fleuve, du côté de Quissac.

Le Vidourle est un cours d'eau qui peut paraître calme mais qui, en période de crue, peut causer de nombreux problèmes que l'Homme a du mal à résoudre. Depuis des siècles, les morts du Vidourle hantent les autorités de l’État et plongent la sécurité des habitants au cœur des débats.

Depuis les sinistres inondations de septembre 2002, le but du Plan Vidourle qui a été mis en place, est de protéger 98% de la population de Lunel, Marsillargues, Gallargues-le-Montueux, Aimargues, Saint-Laurent d'Aigouze et Le Cailar. Quid des villes en amont? Pour Quissac, village traversé par le Vidourle, un autre problème semble se poser.

Placé entre des champs agricoles, des vignes, une ancienne voie ferrée (donc forcément hors d'eau) et une prairie, actuellement en construction, un grand bassin de rétention, le plus en amont du  fleuve, ne plaît pas à certains habitants. Dit de "Garonnette" du nom d'un petit cours d'eau qui gonfle de manière anarchique et disproportionnelle quand il est en crue, ce bassin prend de la place, près de 5 hectares, et devrait retenir plus de 135000m3 d'eau pendant 12h.

Ce bassin joue le jeu du ralentissement dynamique. D'une profondeur de 2 à 6 mètres et fermé par une digue de 5,35 mètres de haut, les crues centennales ne devraient plus avoir le même impact que par le passé... sauf si.

Avec une réduction de 50% du débit d'une crue décennale et de 77% sur une crue centennale, la zone urbaine de Quissac gagnera forcément en sécurité mais d'autres calculs auraient pu voir plus d'eau se verser dans ce bassin. "Il y a beaucoup de constructions à des endroits qui ont pris l'eau en 2002, c'est incroyable, ça pousse comme des champignons! Je pense que tous les bassins versants ne sont pas pris en compte. Sur le côté droit de la route de la Campagne, le bois (NDLR une colline boisée qui surplombe le nouveau bassin) ne se déverse pas dans le bassin. La colline est vaste et placer quelques buses en direction du bassin ne coûte pas très cher et sécuriserait l'ensemble!" évoque un riverain qui a peur que les eaux ne se déversent ailleurs, y compris en direction des proches habitations.

Ce bassin écrêteur de la Garonnette devra être entretenu fréquemment par curage si son efficacité veut être démontrée. Mais pour l'instant, en centre-ville de Quissac, à l'endroit où la Garonnette est souterraine et surtout où la crue de 2002 a fait une victime, les problèmes sont nombreux. "Ce qu'il faut comprendre c'est que quand la Garonnette est en crue, elle est très grosse. D'autres petits cours d'eau, presque anecdotiques quand on les voit à sec, deviennent de véritables oueds et sont aussi dangereux que le Vidourle! La Garonnette, en 2002, faisait peur à voir! Dans le tunnel qui se jette dans le Vidourle, on trouve des buses, mises en place suite à des constructions récentes. Ces buses et des amas de pierres freinent considérablement l'eau à l'intérieur du tunnel et comme si cela ne suffisait pas, le Vidourle vient taper sur la sortie de la Garonnette quand elle le rejoint. Le cours enfle et ne peut pas sortir, il se retrouve face à un vrai mur, alors, il inonde le coeur du village" poursuit le riverain.

Sous le village, la Garonnette devient invisible et passe sous les rues. Des amas de pierres et des conduites freinent l'écoulement de l'eau qui se jette dans le Vidourle (Photo Antony Maurin : ObjectifGard)

"Ici, il y a eu une personne décédée en 2002. Dans ces escaliers, il y avait de l'eau jusqu'à la dixième marche... Deux fois plus que lors de la grande crue de 1958 qui était plus importante que celle de 2002!" ajoute une habitante du village. Comme le savent la fins connaisseurs, quand la Garonnette est en crue, 4h après, c'est au tour du Vidourle...

Coût du chantier, 3,8 millions d'euros HT financés à 40% par l'Etat, à 20% par la Région, à 20% par le FEDER et à 20% par les Conseils départementaux du Gard et de l'Hérault. Un prix élevé, obligatoire mais qui ne "réellement met hors d'eau" qu'une cinquantaine de maisons en tout et pour tout.

Les crues du Vidourle à Quissac (Photo Anthony Maurin : ObjectifGard)

Anthony Maurin

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