Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 25.03.2016 - eloise-levesque - 2 min  - vu 412 fois

ALÈS ITINERANCES "Salto Mortale", la renaissance d'un funambule paraplégique

Antoine Riogt, circassien, et Pierre-Jean Bréaud, coordinateur artistique à l'école du Salto, à Alès. Eloïse Levesque/Objectif Gard

Chaque mois, à Alès, Radio Grille Ouverte anime une émission dédiée à l’actualité, avec un invité fil rouge interrogé par les médias locaux que sont RGO, Midi Libre, Radio Totem, Radio Interval et Objectif Gard. Ce vendredi, c’est Antoine Rigot, funambule paraplégique, qui répondait aux questions des journalistes. Il est le héros du documentaire "Salto Mortale", projeté hier soir au Festival Itinérances dans le cadre de la rétrospective "En piste".

Les journalistes : Comment êtes-vous arrivé au cirque ?

Antoine Rigot : Quand j'étais petit, mon instituteur transformait une fois par mois la salle de classe en cinéma. En deuxième partie, c'était souvent un Charlot ou un Buster Keaton. J'ai compris que ça pouvait être un métier et que c'était ça que je voulais faire. La comédie m'attirait aussi.

Vous étiez funambule et avez été victime d'une chute fatale pour votre moelle épinière en 2000. Pourtant, vous êtes revenu vers le cirque. Pourquoi ?

J'ai passé 10 mois en centre et je me suis levé au bout de 9 mois. Il était hors de question pour moi que je sorte en fauteuil. Quand j'ai retrouvé l'équilibre, j'ai retrouvé la sensation que j'avais sur un fil.

Paradoxalement, vous n'avez pas eu votre accident en travaillant. Vous êtes tombé d'un rocher un jour de détente entre amis. Quel est le risque de chute au cirque ?

On n'arrive pas 20 m au-dessus du sol par hasard, c'est un cheminement. Même si un fil est toujours imprévu, on trouve au fur et à mesure la manière la plus sécurisée de l'aborder. Les accidents sont souvent dus à des fautes matérielles. Quand je suis tombé, je n'étais pas concentré ni préparé, j'ai eu le mauvais réflexe et le cou a cédé.

Certaines scènes du documentaire montrent votre corps de près. Comment avec vous ressenti le regard de la caméra sur vous, pendant plus de deux ans ?

Au début, je me suis posé la question. Mais c'est important de laisser des traces et le réalisateur Guillaume Kozakiewiez a trouvé le juste milieu, il sentait où il fallait s'arrêter. Il m'a filmé avec pudeur et discrétion.

Vous êtes aujourd'hui toujours sur la piste et vous mettez en scène. Comment avez-vous réinventé vos spectacles en prenant en compte votre handicap ?

Ca a pris une place dans le spectacle. L'un d'entre eux parle de reconstruction, l'autre est un dialogue avec des jeunes avec qui j'avais besoin de partager ça. Pour la suite, j'ai envie d'y échapper et de créer autre chose.

La directrice du Pôle national du cirque d'Alès était à vos côtés hier soir pour la présentation du film au public. Envisagez-vous une collaboration ?

Ma compagnie Les Colporteurs est basée en Ardèche, nous sommes donc voisins, et nous avons des affinités avec Sylviane Manuel, la nouvelle directrice. On va faire quelque chose ensemble, il faudra inventer un projet.

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