Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 09.04.2016 - thierry-allard - 4 min  - vu 507 fois

BAGNOLS Le budget et la hausse des impôts votés en conseil municipal

Ce matin, lors du conseil municipal de Bagnols (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

C’est un moment fort chaque année, d’autant plus avec l’annonce faite la semaine dernière : le budget primitif 2016 et la hausse des taux de fiscalité locale ont été votés ce matin lors du conseil municipal à la maison de l’entreprise de Bagnols.

Un vote qui s’est déroulé après, on pouvait s’y attendre, un long débat.

« Si on ne vote pas la fiscalité, dites-nous ce qu’on ne fait pas ? »

« On a construit un budget de fonctionnement qui s’équilibre sans recours à la fiscalité, malgré des recettes en moins, fruit d’une volonté d’économies qui se traduisent encore sur le fonctionnement » a d’abord lancé le premier adjoint Jean-Yves Chapelet en préambule de la présentation du budget. « On a économisé 335 000 euros de plus sur le fonctionnement et on va continuer » a poursuivi le maire Jean-Christian Rey, avant de lister les investissements de l’année 2016 pour lesquels une hausse du taux de taxe d’habitation (de 13,65 à 14,95 points) et de la taxe sur le foncier bâti (de 22,68 à 24,85 points) étaient proposées « pour participer à la relance. »

Un budget de 24 651 985 euros sur le fonctionnement et de 4 425 000 euros sur l’investissement qui n’a pas convaincu l’opposition. Premier à se lancer, le conseiller LR Serge Rouquairol a ainsi dénoncé un budget « qui ponctionne une nouvelle fois et dans des proportions inacceptables le Bagnolais qui paient l’impôt, qui est présenté de façon incorrecte pour le pas dire insincère ». S’en prenant à la hausse des impôts qui frappera « la classe moyenne dont les revenus s’érodent » l’élu a ensuite affirmé que « l’investissement ne serait affecté que de façon indirecte » par le produit de la hausse d’impôts « dans des proportions nettement moindres et sous réserve que tous les postes de fonctionnement soient strictement tenus. » L’élu de droite fustigera ensuite « un budget en trompe l’œil » avec en guise d’investissements « des travaux qu’il faut effectuer, certes, mais aucune avancée vers une ville renouvelée. »

Le maire lui répondra que les investissements programmés « ce n’est pas ‘pas grand-chose’ » et qu’après avoir « mis les deux pieds sur le frein sur l’investissement, aujourd’hui il y a un frémissement, alors on anticipe. Si on ne vote pas la fiscalité, dites-nous ce qu’on ne fait pas ? La place Puech ? Le toit du centre culturel ? »

L'opposition, comme ici Serge Rouquairol (au micro) a critiqué le budget primitif (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

« C’est un vrai choix »

Christian Roux reviendra lui sur le montant de la dotation générale de fonctionnement (DGF) versée par l’Etat, « qui n’a fait qu’augmenter jusqu’à 2013 et qui baisse depuis 2 ans, et vous aviez augmenté les impôts en 2011. Qu’avez-vous fait entretemps pour rendre la ville plus attractive ? » Le maire lui rappellera que « la première chose qu’on a fait était de combler les trous et rétablir de la réalité dans les finances publiques » avant d’énumérer les projets : « l’entrée nord, les tribune du stade des Eyrieux, le dojo et toute une série de travaux. Depuis 2 ans, effectivement, on est debout sur les freins. Mais aujourd’hui c’est un vrai choix, on peut techniquement s’en passer, mais on a cette nécessité d’investir. »

Après que l’élu proche du FN Jean-Pierre Navarro a rappelé qu’il avait « exprimé (ses) inquiétudes lors du débat d’orientations budgétaires », le conseiller UDI Claude Roux estimera pour sa part que « la hausse des taxes pourrait être acceptée, mais non non-respect de votre parole est grave. Votre premier engagement était de ne pas toucher à la fiscalité, et vous n’avez pas tenu parole » avant de lancer des pistes d’économies comme « des offres de location longue-durée pour les véhicules, une commission appels d’offres, la création d’une pépinière intercommunale et la baisse des indemnités du conseil municipal. »

« Il y a un effet d’aubaine, aujourd’hui on pourra avoir un million d’euros subventionnés à 80 %, lui a répondu le maire en évoquant les mesures incitatives de l’Etat. On n’aurait pas fait tout ça s’il n’y avait pas eu ce plan de relance. » Quant au respect de sa promesse électorale, « nous avions écrit que nous ne toucherions pas à la fiscalité en période de crise. Aujourd’hui les chiffres bougent, nous avons parfaitement respecté notre parole. » Concernant les appels d’offres, le maire a indiqué qu’à l’issue des votes des budgets de la ville et de l’agglo « nous ferons une information pour les entreprises locales sur les investissements à venir. »

Bagnols ≠ le Département

Après avoir essuyé les critiques de Claudine Prat (« ces investissements manquent beaucoup d’audace »), le maire résumera son budget primitif avec « des frais de fonctionnement maîtrisés, et des investissements sur la relance » et ce alors que « Bagnols reste la ville de plus de 10 000 habitants la moins fiscalisée du Gard. » L’édile conclura par un appel à l’opposition qui avait « une possibilité historique » de s’abstenir « pour sortir des clivages systématiques », en prenant l’exemple des groupes UDI et LR au Département.

Un appel entendu par le seul Jean-Pierre Navarro, qui s’est abstenu sur le budget principal, pendant que les sept autres élus de l’opposition ont voté contre. L’opposition a en revanche voté comme un seul homme contre les taux de taxe d’habitation et sur le foncier bâti.

Et aussi :

Pin-pon pin-pon : il fallait s’y attendre, les démêlés de la ville et du SDIS sont revenus lors du conseil municipal, et plus précisément lors du vote du compte de gestion, après une petite question de Christian Roux. « Je vais me répéter, a répondu le maire, quelque peu agacé. On a toujours payé à terme échu, là on va payer 2015 en juin, c’est comme ça depuis toujours. » Et le maire de s’en prendre sans le nommer au président du SDIS Alexandre Pissas, avec lequel les relations sont notoirement orageuses : « il y a de la mauvaise foi, il dit un tissu d’âneries assez exceptionnel, je ne peux pas penser qu’il soit bête mais il faut être un politique du plus bas étage pour prendre ainsi en otage les pompiers. » Entre le maire de Bagnols et le président des pompiers, le feu semble encore loin d’être éteint.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Thierry Allard

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