FERIA D'ALES La corrida concours n'a pas eu de vainqueur
La première corrida du cycle alésien, une corrida concours qui voyait six élevages français combattus par Uceda Leal, Manuel Escribano et Thomas Dufau, s'est soldée par quelques déceptions.
Si les toros étaient bien dans les arènes du Tempéras, les maestros n'étaient pas tous à Alès. Pourtant, les arènes étaient quasi remplies, le soleil brillait, chauffait même... Tout était lancé sur les rails du succès. Une corrida concours qui allait voir défiler Yonnet, Laugier, Jalabert, Astarac, Margé et Cuillé, de belles devises, un beau clin d'oeil aux ganaderos français qui le méritent.
Le premier de la tarde, un Yonnet bien présenté, dans le type de la maison, irritait un Uceda Leal venu défiler tête nue aux arènes du Tempéras. Rien au capote, le toro âgé de plus de 5 ans rentrera fort dans le cheval mais ne s'emploiera pas trop sous le fer du picador. Une faena courte, sans relief ni envie, menée par un madrilène qui dévoilera un toro sans trop de classe et un peu fadasse. Bizarrement applaudi à l'arrastre, l'exemplaire de chez Yonnet aura peut-être plu aux tendidos.
Deuxième combat pour Leal, deuxième désillusion pour le public. Il prendra le toro du sud-ouest. L'élevage du nom d'Astarac, géré par Jean-Louis Darré, ne pourra même pas voir les qualités et les défauts de son toro tant Uceda Leal passera à côté de ce duel. Une toute petite Véronique au capote, certes pas trop de poussées sous les assauts du cavalier mais pour la suite... rien à dire! Presque pas de faena hormis un jeu de jambe du diable et un jeu de dupes de dingue qui a rendu fou une bonne partie d'un public qui s'est retenue pour ne pas huer.
Deuxième à s'élancer en piste, le natif de Gerena, Manuel Escribano. Si Uceda Leal n'est pas dans un grand moment, l'Andalou au sourire ravageur vient quant à lui de gracier un toro de chez Victorino Martin dans les arènes de Séville! A Alès, on attendait donc beaucoup du bel adonis. Premier combat face à la pupille de Las Dos Hermanas, les filles Laugier. Accueil du bicho genoux à terre, le toro fera chanter les étriers mais ne mettra pas trop les reins. Trois paires de banderilles plantées par Escribano et le public est ravi même si les paires sont à cornes passées. La faena démarre bien avec quelques séries droitières d'intérêt, la noblesse du toro aidant à la manoeuvre. Sans transmission, le cornu s'éteint peu à peu et l'Espagnol ne fait rien pour rallumer la flamme malgré la musique et une dernière série marquante. Salut.
Second duel pour Escribano qui devait se frotter à un magnifique toro de Robert Margé. Très belle réception au capote même si la lenteur est parfois plus intéressante que la quantité de passes données à ce moment du combat. Trois piques dont une deuxième remarquable montreront la bravoure du toro mais pour la faena, à l'image d'Uceda Leal, Manuel Escribano ne fera pas grand chose pour faire voir les qualités de son opposant. Il tire les passes une à une, mais la liaison manque entre les séries. Salut.
Enfin, c'est le Montois Thomas Dufau qui clôturait ce cartel. Il tombera sur le lot le plus intéressant, celui des empresas. Son premier, un des frères Jalabert (ex empresas d'Arles) est de toute beauté. Quelques beaux échanges au cheval, une lidia remarquable, ce qui changeait jusqu'alors, et une attaque de faena dans le dos, suivie de quelques séries droitières de fort belle facture. Musique. A gauche, le toro est plus réticent et se livre moins mais quand le jeune exécute une passe circulaire achevée par un changement de main assez magique, le public comprend qu'il peut couper une oreille. Hélas, c'est à l'épée et après quelques gestes d'énervement qu'il perdra ce trophée pourtant promis. Le toro est applaudi à l'arrastre, normal au vu des belles qualités montrées. Certainement l'exemplaire le plus complet de la tarde.
Dernière opposition. Thomas Dufau est alors le seul à pouvoir couper quelque chose dans cette corrida concours un poil terne. Le toro de Philippe Cuillé (empresa d'Alès) a la patte arrière droite un peu raide mais ce défaut ne posera pas de problème dans la lidia à suivre. Thomas se mettra même à genou pour le recevoir, rien n'y fera, dès la première pique, c'est le toro qui se lancera dans une génuflexion. Par la suite mais toujours au cheval, un fond de bravoure se montrera mais à la muleta, Dufau ne parviendra pas à nous montrer la noblesse pourtant affichée de l'animal. Une passe après l'autre, le rythme manquera et les séries auront du mal à s'enchaîner, posant un problème de transmission entre protagonistes et public. Dommage.
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