Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 07.05.2016 - anthony-maurin - 3 min  - vu 227 fois

FERIA D'ALES Les toros de la corrida concours

Premier en piste grâce à l'ancienneté de son élevage, le toro de chez Yonnet (Photo Michel Lezer).

La corrida concours d'Alès révélera l'état de forme des élevages français. Le paseo est prévu à 17h et verra défiler Uceda Leal, Manuel Escribano et Thomas Dufau.

Aujourd'hui les piétons seront certes importants mais ils ne seront peut-être pas le point central de toutes les attentions taurines. Si le Madrilène Uceda Leal et le Montois Thomas Dufau n'ont pour le moment pas trop montré leurs capacités pour 2016, Manuel Escribano a quant à lui déjà gracié un toro de Victorino Martin dans les arènes très convoitées de Séville il y a quelques semaines.

Mais pour l'heure, l'attraction du jour est bel est bien le concours qui existera entre 6 élevages français. 6 toros issus de 6 ganaderias différentes pour une corrida concours qui verra des oppositions de styles s'affronter dans la bienveillance qui entoure ces éleveurs.

La ganaderia Yonnet est la plus ancienne de France et a des origines Pinto Barreiros. Si l'emblème camarguais, l'icône de plusieurs générations Hubert Yonnet est décédé, il reste ses créations, ses sélections et ses idées. Son toro viendra pour défendre la légende et peut-être même rajouter une ligne à une histoire déjà grandiose. Jamais faciles à combattre, ces toros sont âpres et ont des qualités de cogneurs qui peuvent souvent exaspérer leurs opposants. Sang froid et savoir-faire seront les clés d'un beau duel.

L'exemplaire des frères Jalabert (Photo Michel Lezer).

Le toro envoyé par Patrick Laugier et ses filles, Las Dos Hermanas, sera lui aussi beau à voir. Si la ganaderia connaît des temporadas réussies, on ne voit pas assez ce fer sur le sable des arènes. Les souches sanguines de ces toros sont doubles mais proches avec d'un côté du Sanchez Arjona et de l'autre du Juan Pedro Domecq. Sur un fond de bravoure, ces toros savent aussi se montrer nobles sous la muleta et plaisants à voir. Le ganadero vient d'ailleurs de sortir un sacré toro qui échut à Marc Leal lors de la despedida de Paquito Leal, 2 oreilles et la queue!

De leur côté, les frères Jalabert, enverront eux aussi un toro. Encore plus discrets dans la catégorie reine que le fer de Patrick Laugier, les frangins de la Chassagne ont peaufiné la présentation de leur beau bébé. Son sang d'origine Jose Ortega lui permettra certainement de belles phases dans le dernier tiers mais il peut aussi créer la surprise sous les assauts du cheval, à voir pour en avoir le coeur net!

Concernant la ganaderia qui suit, l'Astarac (non les toros vivent pas au château...), l'aficion du sud-est n'en sait pas encore suffisamment.  Entre les deux régions taurines, les contrats sont rarement poreux et faire venir une partie du sud-ouest pour une course dans le sud-est est assez rare... Pourtant, ces toros tiennent la route et ont des résultats que leur "papa" Jean-Louis Darret accepte bien volontiers. Elevés dans son Gers bien aimé, ces toros sont choyés et appréciés. Un peu de rudesse à cause du sang Guardiola via Pedrajas, autant dire que ça peut piquer! Lourd, armé très présent en piste, ce toro du sud-ouest sera peut-être la belle surprise de cette corrida concours.

Enfin, la pupille de Robert Margé (Photo Michel Lezer).

Le toro de Robert Margé n'ira pas à Madrid mais cela ne veut pas dire que l'empresa des arènes de Béziers et le ganadero qu'il est, ont envoyé une carne en terre cévenole. Loin de là. Actuellement, la camada de l'héraultais est bien fournie et ce toro, massif comme les alésiens aiment, trouvera sa place dans le coeur de l'aficion présente aux arènes. Côté sang, du Cebada Gago et du Carlos Nuñez, de la bravoure alliée à la noblesse avec un soupçon de classe. Le subtil mélange fonctionne très bien depuis une paire d'années. Si bien qu'une corrida entière lui est dédié le 10 mai prochain à Las Ventas (Madrid), suerte ganadero.

Enfin, en guise de clôture, le dernier toro à s'élancer en piste portera la devise tricolore de Philippe Cuillé (empresa des arènes d'Alès). Pas de piston... Son toro mérite amplement de faire partie de cette corrida concours mais on n'est jamais mieux servi que par soi-même! Logiquement après des lots d'exception en novillada et quelques belles révélations en corrida formelle, un représentant de l'élevage des Salins de Giraud viendra régaler les gradins, fera travailler le picador et mettra des couleurs dans la tête du maestro qui l'affrontera pour triompher de lui, avec lui. Son sang basé sur une souche de Miranda de Pericalvo permettra à ce toro de rentrer fort dans la cavalerie tout en ayant des charges suaves et longues à la muleta. Bien souvent spectaculaires, ces toros résument assez bien ce que veut voir actuellement l'aficion.

Anthony Maurin

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