Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 08.05.2016 - anthony-maurin - 3 min  - vu 549 fois

DANS NOS VILLAGES A Générac, le château fait peau neuve

Le château de Générac a subi un petit lifting qui devrait se poursuivre (photo DR).

Le patrimoine est un enjeu premier du tourisme local. Trésor médiéval en bonne forme, le château de Générac connaît quelques travaux de réhabilitation pour une mise en valeur qui lui permettra d'attirer les regards.

Entre Vistre, garrigue et Costières, légèrement perché sur les hauteurs, Générac étend sa vue et son âme aux yeux de tous. Si le village est entré de plein fouet dans le 21ème siècle, il n'en demeure pas moins un lieu typique de notre région à l'histoire dense et importante. Frédéric Touzellier, maire de Générac, attaque une campagne de travaux qui verra, avant la fin du mandat, le château du village renaître de ses cendres.

C'est une nouvelle pente, toute neuve et qui mène au pied du château, qui vient d'être inaugurée. Avec "gravée" en son centre à l'aide de métal oxydé une fière croix du Languedoc (Occitane ou toulousaine), le château reprend vie et ce n'est qu'un début...

"En 2016, nous mettons l'accent sur la rénovation du château de Générac et de ses abords. L'enjeu premier est de réhabiliter le château et d'y mettre la salle du Conseil pour le Conseil municipal mais aussi la salle des mariages. Nous anticipons un peu mais ces travaux sont nécessaires si l'on veut en faire de ce lieu remarquable un lieu de vie, au passé valorisé et à l'avenir certain grâce à la gare!" évoquait Frédéric Touzellier qui espère bien que les charmes de la bâtisse fassent venir touristes et curieux dans son villages.

Car oui, Générac est un village qui mérite mieux. On sait aujourd'hui avec certitude que le site était déjà fréquenté durant le Paléolithique supérieur mais  il est difficile de cerner avec précision les origines du village, y compris son possible développement durant la période antique. En 400, Générac n'est probablement qu'un petit hameau de cabanes en torchis…

Sans trop forcer, on pourrait légitimement penser que le château est une des plus anciennes constructions connues du village. Son édification, sur un fief appartenant au Comte de Toulouse, a débuté en 1050 pour s'achever en 1100. Poste de péage et d'observation, il n'avait alors pas une grande importance militaire et ne présentait ni murailles, ni donjon ni créneaux. Le fief tombait par la suite dans l'escarcelle d'Ermessinde, fille de Bernard Aton et petite-fille de Raymond IV (Comte de Toulouse) mais au début du 13ème siècle, le château sera occupé par les troupes de Simon de Montfort, puis passera dans le domaine royal.

Pour la petite histoire qui fait la grande, en 1248, Saint Louis demande l'aide des templiers pour financer sa première croisade et en contrepartie leur attribue le château. Il y viendra même en personne paraît-il! Guillaume de Nougaret participe activement à la liquidation de l'ordre des templiers et, en 1307 après le vendredi 13, se voit récompensé et devient le propriétaire du château de Générac. Il fera semble t-il restaurer et fortifier l'édifice. A sa mort en 1314, la construction devient la propriété de l'abbaye de Franquevaux.

De ce château primaire, un autre édifice va voir le jour... La construction de la partie "renaissance" fut achevée en 1548. C'est à cette époque que le prieur de St-Gilles achète le domaine et devient, à sont tour, seigneur de Générac. Protégés par le Duc de Rohan dès la fin du 16ème siècle, les Calvinistes occupent militairement le château. En 1685, Louis XIV prononce la révocation de l'Edit de Nantes, l'abbé de St Gilles récupère son bien qu'il conservera jusqu'en 1888. A cette date il fut affermé à Jacques Archimard, puis cédé au citoyen François Bigot. Morcelé en 3 parties en 1791, ce n'est qu'en 1988 que la mairie commence l'acquisition du château. En 1993, elle obtient l'inscription du bâtiment à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques grâce à son escalier à vis.

Les fonds de concours de Nîmes Métropole auront permis cette rénovation "par petits bouts". Pour les travaux effectués jusqu'à présent et qui ont coûté 28000 euros, 50% de la somme totale a été prise en charge par l'agglo au titre de la préservation du patrimoine. Sans cela, la commune qui n'atteint pas les 5000 âmes, n'aurait pas pu dégager un tel budget. La suite des travaux devrait s'étaler dans le temps mais avant la fin du mandat,

Anthony Maurin

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