Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 11.05.2016 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 747 fois

FAIT DU JOUR L'ex-sénateur Pradille, sa fille et son gendre renvoyés au tribunal

Le palais de justice de Nîmes. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Condamné en 2006 à 1,5 M € de dommages et intérêts à verser à Habitat du Gard, Claude Pradille a été déclaré insolvable. Aujourd'hui, la justice frappe à sa porte et lui reproche d'avoir "organisé frauduleusement son insolvabilité" en cédant ses biens à sa fille et son gendre… Tous trois sont renvoyés devant le tribunal correctionnel, le 7 octobre. 

Dans le Gard, le dossier Pradille court depuis plus de 20 ans. Début octobre, un nouveau chapitre de cette affaire politico-financière va s'ouvrir au Tribunal correctionnel de Nîmes. Selon nos sources, l'ancien sénateur-maire de Sauve et président d'Habitat du Gard est poursuivi pour "organisation frauduleuse d'insolvabilité". "Il a rendez-vous au tribunal le 7 octobre", nous déclare Jean-Pierre Cabanes, sans vouloir en dire plus.

Cette accusation fait suite à sa condamnation, en 1995, par le TGI de Nîmes pour abus de confiance, corruption passive et recel de biens. Une longue liste de méfaits reprochés par la justice qui n'appréciait guère que les employés du bailleur social soient au service des intérêts politiques du parlementaire. En 2006, la cour d'appel de Nîmes confirme le décision prononcée en première instance : Claude Pradille écope de 4 ans de prison, assortis de 1,5 M d'€ de dommages et intérêts à verser à Habitat du Gard.

 Claude Pradille, raide comme un passe-lacet

Seulement voilà, si Jésus avait le don de multiplier les pains, Claude Pradille, lui, a vraisemblablement celui de faire disparaître les biens… Déclaré insolvable en 2012*, le Gardois est raide comme un passe-lacet. Impossible pour lui de régler les 1,5 M d'€ de dommages et intérêts. La justice est perplexe de cette subite banqueroute. Dès 2011, le parquet de Nîmes ouvre une enquête préliminaire pour organisation frauduleuse d'insolvabilité. Au cours de ses investigations, le SRPJ de Montpellier aurait, selon nos renseignements, découvert plusieurs actes notariés qui prouveraient "que Claude Pradille a cédé ses biens à sa fille et à son gendre". Des transactions, opérées entre le premier jugement de 1995 et l'Appel de 2006.

Ainsi, son magnifique "Château de Caveirac" a changé de propriétaire. Estimé par France Domaine à 750 000 €, il est cédé à la SCI LONIMA, une société civile immobilière créée en 2005. Ladite société est - on vous le donne en mille - cogérée par la fille de Pradille et son gendre ! Ces éléments sont suffisamment probants pour permettre à la justice de poursuivre le couple, au motif de "recel de bien et organisation frauduleuse d'insolvabilité". Même la résidence principale à Sauve de l'ex-parlementaire, estimée à 150 000 €, est au nom de sa fille. Si le château a été saisi de façon conservatoire par la justice et la Chambre de l'instruction de Nîmes l'a confirmé récemment, "la maison" de Sauve n'a pas été "saisie" par la justice tout comme les retraites rondelettes d'ancien parlementaire qui "sont insaisissables" confie un juriste. 

Habitat du Gard non poursuivi 

Après deux ans d'enquête, c'est en famille que Claude Pradille, sa fille et son gendre se présenteront à la barre, le 7 octobre. Des prévenus dont ne fera pas partie Habitat du Gard. Si le bailleur social a également déposé plainte en 2013 pour organisation frauduleuse d'insolvabilité, la justice soupçonnait ses dirigeants d'avoir laissé Claude Pradille se rendre insolvable. Une hypothèse que dément formellement Denis Bouad, actuel président d'Habitat du Gard et du Conseil départemental.

"La complicité d'insolvabilité d'Habitat du Gard n'a pas pu être démontrée", reconnaît notre source qui se contente de soulever "le manque de diligence". Un fait qui, lui, ne constitue pas une infraction pénale...

Coralie Mollaret

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