Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 25.05.2016 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 384 fois

NÎMES MÉTROPOLE Ce qu’il faut retenir du conseil communautaire…

Plan de l'extension du Colisée. Photo : droits réservés.

Extension de l’hôtel communautaire, temps de travail des agents et gestion de l’eau… Hier soir les 77 élus communautaires ont entériné une soixantaine de délibérations. Tour d’horizon. 

On ne se lasse pas des moments de démocratie de l’Agglo nîmoise. Après une présentation exhaustive des comptes administratifs 2015 - qui a assommé quelques élus dont on taira le nom -, l’hémicycle a repris du poil de la bête avec la délibération sur l’extension de l’hôtel communautaire.

Extension du Colisée

Celle-ci porte sur l’attribution du marché de 10 M d’€ au cabinet d’architecture « C2 Architecture », sélectionné par le jury de l’EPCI*. Dans la continuité architecturale du Colisée, le projet retenu comprendra un hémicycle de 250 places, des salles de réunion, un parking extérieur et souterrain, ainsi que des locaux techniques et plateaux non cloisonnés… L’initiative n’est pas vue d’un bon oeil par le groupe UPNM (dans lequel siège l’édile LR de Nîmes Jean-Paul Fournier), composante de la Majorité du président UDI Yvan Lachaud. « Dans la droite ligne de notre premier vote en septembre, nous continuons à dire que nos concitoyens n’attendent pas que nous construisions une extension d’un hôtel communautaire », soutient le président UPNM Eddy Valadier « C’est une question de priorité ! Ces 10 M d’€ auraient pu être portés sur d’autres projets ! ».

Avant de passer la parole à l’opposition (la vraie), l’exécutif UDI justifie sa décision. Il y a d’abord les économies qu’engendrerait cette opération : « Nous avons un peu plus de 200 000 € de loyers par an pour héberger nos services. Notre emprunt de 10 M à 2% représente une moyenne annuelle de 113 000 € de frais financiers. Nous économisons donc 80 000 € ! C’est une opération rentable ! ». Par ailleurs, « au moment où nous avons de nouvelles compétences et de nouveaux élus (104 élus avec les maires de Leins Gardonnenque en 2017), il y a nécessité ». Et à Yvan Lachaud de conclure en glissant : « le terrain sur lequel sera construit l’hôtel communautaire a été acquis par l’ancienne majorité. Je trouve que c’est une bonne chose ». Et toc !

Temps de travail des agents 

Deuxième délibération à avoir échauffé les esprits : le temps de travail des agents. Dans son rapport 2015, la Chambre régionale de la Cour des Comptes (CRC) a relevé un déficit de 1607 heures annuelles dans le temps de travail effectif des fonctionnaires de Nîmes Métropole (environ 400 agents, NDLR). Pour se mettre en conformité avec la réglementation, un nouveau protocole d’accord a été signé entre l’autorité territoriale et les représentants du personnel. Ledit accord prévoit la suppression de « six jours de congés annuels. Les agents passeront de 35h hebdomadaires à 36h, générant ainsi 6 jours ARTT par an ».

À cette occasion, l’exécutif UDI n’est pas peu fière de la consultation réalisée : « près de 80% des salariés y ont participé et ont approuvé ces mesures ». Favorable à cette délibération, l'élu d'opposition FN Yoann Gillet dresse un parallèle avec la ville de Nîmes « où on ne fait pas les heures demandées et conseillées par la CRC ». Agacé, Jean-Paul Fournier balance : « qu’il (Yoann Gillet) respecte déjà les sommes qu’il me doit et qu’il doit à la ville de Nîmes suite au tribunal qu’il l'a condamné ». Un partout. Balle au centre, sous le regard amusé d'Yvan Lachaud.

La gestion de l’eau ébouillante la gauche

Dernier dossier épineux : le mode de gestion de l’eau. Au-delà de 2019, la plupart des DSP (Délégation de Service Public) des communes de l’Agglo arrivent à échéance. Alors, l’an dernier, Nîmes Métropole a lancé une réflexion sur le futur choix du mode de gestion pour l’ensemble des communes. « Les résultats de cette étude ont montré (…) que la DSP est plus adaptée au contexte de notre territoire que la régie publique », assure Jacques Bollegue, vice-président délégué à l’eau. Les raisons invoquées tournent principalement autour du « haut niveau d’expertise » des entreprises privées, de leur « forte expérience de la gestion de crise » mais également « du coût de revient » qui serait « plus favorable avec écart d’environ 4% par rapport à la régie » en raison « des capacités de mutualisation du personnel et de massification des achats ».

Cette fois, la gauche a repris au groupe UMPN le costume d’opposant. Sylvette Fayet (PCF), Alain Fabre Pujol (EELV) et François Seguy (Parti de Gauche), étaient eux, plus favorables à une gestion publique l’eau. Pour l’élue communiste, « il serait temps de se réapprorier les compétences techniques, car à force de faire faire, on ne sait plus contrôler le faire ». La Nîmoise doute de la baisse du prix de l’eau : « c’est surprenant, partout où la régie se réapproprie ce service, on note une baisse de coût pour l’usager ! ».

Pour Jacques Bollegue, si le prix peut être parfois plus faible c’est que « les communes n’ont pas les moyens d’investir et cela entraîne des pertes d’eau importantes ». Des déclarations qui n'auront pas convaincu les élus de gauche, taclant « la volonté politique et doctrinale » de la droite et du centre « de mettre à bas les services publics ». Irréconciliables.

Coralie Mollaret

*Établissement public de coopération intercommunale.

Coralie Mollaret

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