NÎMES Un réalisateur télé en détention pour trafic de pierres précieuses
« Lorsque j’ai été arrêté, je commençais une carrière de réalisateur pour la télévision française », souligne derrière la cage des détenus, Stéphane tombé pour un trafic de pierres précieuses. J’allais commencer le tournage de deux reportages de 52 minutes sur la vie d’Haroun Tazieff. J’avais les autorisations de sa famille. Je devais débuter le tournage en janvier dernier », poursuit le quinquagénaire sûr de lui.
Mais le tournage a pris du retard, car cet homme au langage posé est soupçonné d’avoir escroqué pour 600 000 euros de pierres précieuses à des clients. Il dort en prison depuis plusieurs mois pour cette arnaque. En résumé, il allait chez des personnes qui mettaient en vente des pierres précieuses. Il récupérait les biens et il disparaissait avec, sans avoir payé le moindre centime et sans jamais rendre le « butin ».
Il demandait mercredi matin sa remise en liberté pour pouvoir commercer son film. Il est mis en examen pour « abus de confiance aggravé, escroquerie et blanchiment d’argent ». « Il demande à sortir de prison et il n’a pas répondu à une précédente convocation en justice devant le tribunal correctionnel de Paris », s’étonne la représentante du Parquet Général de Nîmes qui s’oppose à une libération conditionnelle. « Les investigations se poursuivent pour déterminer l’ensemble des victimes et les préjudices », poursuit-elle. « Il est faux de dire que mon client n’a pas répondu aux convocations en justice. Il a été discret vis-à-vis de certains services de l’état, c’est vrai, surtout vis-à-vis des huissiers », réplique avec humour son avocat.
« Je n’ai jamais pris la fuite, je suis parti à Nice car j’ai ma compagne là-bas, souligne le détenu. Etre en détention ne me permet pas de régler mes problèmes administratifs et financiers », estime-t-il en se faisant le héraut des conditions de vie dans les prisons françaises. « Je ne demande pas de faveur particulière, mais les conditions de détention sont absolument abominables. Il y a de la crasse, on dort par terre », souligne-t-il avec certaine émotion.
Pas sûr qu’à sa sortie de prison, il soit toujours enclin à effectuer un tournage sur le célèbre vulcanologue Haroun Tazzieff. Peut être que cet apprenti réalisateur, a trouvé une nouvelle inspiration et voudra plonger dans les dessous de la maison d’arrêt de Nîmes.
La décision sur sa libération conditionnelle sera prise lundi
Boris De la Cruz
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