Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 28.05.2016 - baptiste-manzinali - 3 min  - vu 500 fois

LES SPÉCIALISTES Pour Nicolas Resseguier, dans le Gard aussi "ça va mieux"

Nicolas Resseguier, le directeur départemental de la Banque de France, dans son bureau. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Tous les samedis, à 7h, ne manquez pas le décryptage des spécialistes d'Objectif Gard sur un événement, un fait d'actualité, une polémique... Cette semaine, le directeur départemental de la Banque de France, Nicolas Resseguier, nous parle de la situation économique dans le Gard.

Objectif Gard. Comment se portent les entreprises et les ménages gardois ?

Nicolas Resseguier. Oui dans le Gard aussi ça va mieux, et nos différents indicateurs montrent que la situation économique s'améliore. Pour exemple, si on observe la cotation des entreprises, qui traduit leur niveau de santé, on voit qu'il y a 2 ou 3 ans la situation du Gard était plus défavorable qu'au niveau national. Hors aujourd'hui on est au même niveau, donc c'est positif. Les crédits aux entreprises et aux ménages augmentent de manière plus importante, donc il y a une croissance significative de l'ordre de 4 % par an à des taux très faibles, idem pour les crédits aux particuliers dont la croissance est dynamique tant pour l'habitat que pour la trésorerie. On peut citer aussi comme autre indicateur les impayés des entreprises, là aussi on voit une baisse sensible. Les faillites d'entreprises sont en recul dans le Gard, même plus qu'un niveau national. Et le surendettement des ménages aussi a baissé de 10 % en deux ans. Globalement, oui la situation économique va mieux en France et dans le Gard.

Les Gardois épargnent-ils ?

Les intérêts des crédits sont faibles, donc la contrepartie c'est que ce n'est pas favorable à l'épargne. Elle existe, mais plus souvent sur des durées très courtes, ce qu'on appelle des dépôts à vue. Et un des challenges de l'économie gardoise, mais pas uniquement, c'est d'arriver à mieux orienter l'épargne vers des projets d'investissement. Il y a pas longtemps, un fond d'orientation de l'épargne vers les entreprises innovantes a été crée dans le département, et cela nous semble très intéressant.

Quel regard porte la Banque de France sur la mutualisation des collectivités territoriales ?

Je pense que l'orientation prise, et souhaitable, de créer des communautés de communes est une bonne chose mais on a le sentiment que le transfère de compétence n'a pas eu la contrepartie de suppression ou d'atténuation des moyens qui existaient déjà. Il y a un peu doublon, et c'est là qu'on a besoin de mutualisation. Je crois qu'en effet, on est loin d'avoir optimiser les coûts. Le chiffre qui le démontre, c'est l'évolution des effectifs des communes depuis une dizaine d'année, pas uniquement dans le Gard. On voit une très forte progression des effectifs qui peut s'expliquer par le transfère des compétences, c'est vrai. Mais c'est loin d'expliquer l'essentiel de la croissance. Il y a un vrai besoin d'optimisation et de mutualisation que beaucoup de services publics ont déjà réalisé mais que d'autres ont encore à faire. À la Banque de France, cela fait dix ans que l'on s'y attèle. Nous avons limité notre implantation, cela implique un peu plus de déplacement et de contrainte, mais le résultat c'est que l'on coûte moins cher à la collectivité.

La loi Travail va t-elle dans le bon sens ?

On a une position mesurée sur cette question. Il nous semble important d'accroitre la souplesse du marché du travail, de manière à favoriser des embauches. Les expériences étrangères montrent que cela fonctionne. Et la loi Travail en ce sens nous parait aller dans le bon sens. Pour autant, il est important de trouver un bon équilibre et l'idée de "flexisécurité" qui est souvent évoquée dans les pays nordiques, nous parait intéressante. Il faut plus de souplesse et en parallèle assurer une plus grande sécurisation du parcours professionnel, que les demandeurs d'emploi soient mieux pris en charge, que la formation soit améliorée. En l'état, il manque encore cet aspect "sécurisation" dans cette loi.

Baptiste Manzinali

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