NÎMES Paquets neutres : le préfet face aux buralistes
Ce jeudi, le Préfet du Gard Didier Lauga a signé une convention de partenariat lors de l'assemblée générale de la chambre syndicale des buralistes du Gard présidée par Ghislaine Mazoyer. Invité par cette dernière, Pascal Montredon, président national des buralistes, n'a pas manqué d'interpeller le Préfet sur les paquets neutres.
Les buralistes sont en colère. Mardi dernier se tenait la journée mondiale contre le tabac et le 20 mai dernier, la mise en place des paquets neutres relatifs à la loi santé était actée. "On nous a menti, en janvier on nous avait garanti que ce paquet n'arriverait pas avant les autres pays européens" s'exaspère Pascal Montredon. Ce buraliste gardois, président national des buralistes depuis 2008, n'avait pas sa langue dans sa poche ce jeudi au Grand Hôtel de Nîmes. En marge de l'assemblée générale de la chambre syndicale de sa corporation, le Préfet Didier Lauga s'était rendu sur place pour signer une convention de partenariat basée sur la lutte contre la vente illégale de tabac. Douze fermetures administratives ont eu lieu sur l'ensemble du département depuis 2012, trois dossiers de fermeture sont en cours. "L’État a besoin de vous. Je suis venu en toute connaissance de cause, je comprends vos doutes", a lancé le Préfet devant un parterre de buralistes.
Mais celui que la centaine de buralistes présents a applaudi, c'est leur président national, particulièrement remonté lors de son discours. Ce qui dérange son syndicat, c'est l'inégalité de traitement entre les pays européens : "Nous avons passé une année particulièrement compliquée. On s'est battu comme jamais contre la paquet neutre. Nous ne comprenons toujours pas pourquoi la France veut aller plus vite que l'Europe." En France, entre 700 et 1 000 points de vente disparaissent chaque année. Une fatalité pour ce corps de métier qui se dit stigmatisé. "À travers cette décision de nous imposer ces paquets neutres, c'est une attaque directe contre notre métier. On ne va pas réduire le tabagisme mais déplacer le problème", a également estimé Pascal Montredon.
Dans les semaines à venir, les buralistes seront obligés de ne présenter sur leurs étalages que les nouveaux paquets neutres. Et cela pose un souci logistique aux buralistes qui sont contraints d'écouler leur stock de paquets "anciennes générations". "C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Si l’État ne reprend pas nos anciens paquets, je serai le premier à les vendre quand même", a ajouté le président du syndicat, qui tient un bureau de tabac à Nîmes.
Baptiste Manzinali
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