Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 08.06.2016 - eloise-levesque - 3 min  - vu 384 fois

ST-FELIX-DE-PALLIERES Des expropriations à venir ?

Ruisseau de Paleyrolles, photo prise en contrebas de la mine Joseph. Photo : S. Garcia

Le dossier avance. Alors que les résultats des dépistages sanitaires effectués en Cévennes seront dévoilés dans les semaines à venir, trois ministres viennent de saisir l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et le Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD). Objectif : "évaluer les mesures à prendre et poser la question d'éventuelles expropriations".

Ce mardi, toute la presse gardoise était réunie dans le bureau du préfet pour faire un point sur le dossier sensible de la Croix-de-Pallières. Pour l'Etat, il s'agit désormais de jouer la transparence pour éviter une médiatisation non contrôlée. Un changement de stratégie apprécié des associations.

Rappel des faits : en février dernier, le représentant de l'Etat, entouré de l'Agence régionale de santé, dévoile les premiers résultats de l'étude sanitaire menée auprès des habitants de cinq communes des Cévennes, concernées par des pollutions minières (Tornac, Thoiras, Générargues, St-Félix-de-Pallières et St-Sébastien-d'Aigrefeuille). Sur 675 personnes dépistées, 46 révèlent des taux de présence de cadmium et d'arsenic "supérieurs aux seuils d'intervention". Un suivi médical leur est proposé avec le CHU de Nîmes et le centre anti-poison de Marseille.

Des prélèvements de sol en cours

Quatre mois plus tard, les conclusions définitives - issues du dépouillement des questionnaires de modes de vie - se font toujours attendre. "L'agence nationale de santé publique nous a demandé des analyses supplémentaires. Des prélèvements de sol, d'eau et de poussière sont en cours au sein de 32 foyers touchés", annonce le préfet Didier Lauga. "Dans une même famille, tous les membres ne sont pas positifs aux métaux lourds. Il faut donc savoir pourquoi ils sont imprégnés, cartographier les concentrations et faire des corrélations", poursuit le sous-préfet d'Alès Olivier Delcayrou. L'étude, menée par l'expert minier Géodéris devrait durer environ deux ans et s'étendre aux écoles, crèches, terrains de jeux... La préfecture appelle toutes les personnes concernées à se manifester pour permettre le maximum d'analyses des terres. "Avec le secret médical, on n'a pas accès à leurs coordonnées". Concernant l'étude sanitaire, des premières recommandations devraient être communiquées en juillet.

Des études non coordonnées

En parallèle, au mois de mai et suite à l'emballement médiatique, Ségolène Royal et deux autres ministres ont saisi par courrier  l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et le Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) pour "évaluer les mesures à prendre et poser la question d'éventuelles expropriations". Des inspections seront menées pour répondre à ces interrogations. L'échéance de la décision est fixée à deux mois, c'est-à-dire bien avant la fin de l'étude menée localement. Face à ce manque de cohérence, le préfet peine à se justifier : "Ils travailleront avec les données actuelles ou faire les choses par étape. Ce n'est pas de mon ressort".

"Afin de rétablir la confiance", l'ensemble de ces avancées ont été communiquées il y a quelques jours aux associations, élus locaux et industriels, lors d'un comité de suivi et d'information. François Simon, de l'association pour la dépollution des anciennes mines de la vieille montagne (ADAMVM), se dit satisfait : "les mesures prises vont dans notre sens, notre contact avec le sous-préfet a été franc et positif, mais on reste vigilant au-delà des effets d'annonce. 43 plaintes sont encore en suspens".

De leur côté, les habitants peuvent continuer de se faire dépister à la Caisse régionale de la sécurité sociale dans les mines d'Alès jusqu'à fin août. Leurs résultats ne seront pas inclus dans l'étude globale mais un suivi est possible. "Pour l'INSP, l'échantillon était suffisant", argue le préfet. 850 personnes se sont déjà déplacées depuis février. Parmi elles, certaines habitant les communes voisines enregistrent des taux anormalement élevés. Les chiffres restent méconnus.

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Eloïse Levesque

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