Hakim, 36 ans, arrive à la barre du tribunal correctionnel de Nîmes en étant persuadé d’être dans son bon droit. En novembre 2015, il a porté plainte contre son ex-compagne parce que son fils ne lui a pas été rendu comme cela aurait dû être le cas. Seulement, la veille de sa plainte, il avait été informé par la police qu’une décision de justice confiait de manière provisoire l’enfant à la mère. Aujourd’hui, Hakim est poursuivi pour « dénonciation mensongère », ce qu’il réfute.

• Quand j’ai reçu cet appel de la police, j’ai cru à un canular. Mon ex n’en était pas à son coup d’essai. Et puis, j’ai appelé mon avocate à qui rien n’avait été signifié. C’est elle qui m’a dit de déposer plainte au plus vite.

Ce qui trouble le tribunal, c’est qu’une copie du document lui a été remise en main propre la veille de sa plainte.

• Ce document, vous l’avez eu entre les mains, vous l’avez lu, note le président Jean-Pierre Bandiera. Ce canular commençait à devenir très réel, non ?
• Oh, vous savez, elle m’en a fait d’autres, répond le prévenu.
• Vous avez été reçu au commissariat quelques jours après, pourquoi n’avez-vous pas dit que vous aviez déposé une plainte ?
• Parce que j’étais sous le choc. Et puis, je pensais que ma plainte ne serait pas prise en compte comme toutes les autres. J’en ai déjà déposé sept ou huit.

Pour l’avocate de la victime, Maître Khadija Aoudia, il y a une autre explication :

• Il est dans un sentiment de haine, il veut la pourrir, c’est de la vengeance.

Maître Bruno Ferri, le conseil d’Hakim, a une lecture différente :

• Ce dossier m’étonne : quand mon client dépose plainte, il n’y a pas de suite. Quand c’est son ex, qui est policière, c’est autre chose….

Alors que la procureure de la République Stéphanie Mollard avait demandé 1 000€ d’amende dont 500€ avec sursis, Hakim a été relaxé. Il est reparti aussi sûr de lui qu’à son arrivée.