FAIT DU JOUR Cendras : du temple protestant à la maison insolite, le grand saut
Ils font figure d'ovnis dans le village cévenol de Cendras. Mark et Laura, acrobates circassiens, ont rénové l'ancien temple protestant pour y poser leurs valises. Une maison sur-mesure pimentée par un trampoline dans le plancher.
L'art du grand saut demande témérité, courage et sans doute un grain de folie. Circassiens professionnels, Mark Pieklo et Laura Smith pourraient l'avoir inventé. Couple à la ville et à la scène, ils quittent leur Amérique natale au début des années 2000 pour travailler en France. Rapidement, leur envie de s'installer dans l'Hexagone les pousse à chercher un lieu avec espace et hauteur, pour s'entraîner. "Les Cévennes nous plaisaient. On a d'abord visité l'ancienne usine de Bessèges. Mais c'était très sombre. Puis on est tombé sur l'annonce d'un temple protestant peu entretenu. A l'époque on n'avait pas conscience de la masse de travaux qui nous attendait !", raconte Mark dans un français maîtrisé.
Comme on plonge dans le vide, les amoureux de l'aventure achètent leur future maison à l'Eglise réformée de la vallée du Galeizon et entament sa restauration en 2007. "L'avantage quand il n'y a rien, c'est qu'on peut tout faire", sourit l'Hawaien. Il ne croit pas si bien dire. Même l’électricité date du début du siècle, et exige une mise aux normes. Peu importe, bricoleur à ses heures, Mark s'improvise peintre, maçon, parqueteur, et architecte. "On a presque tout fait nous-mêmes, sauf l'assainissement. Le sur-mesure coûte trop cher".
Côté nef, dans la mezzanine déjà construite, le couple aménage sa chambre, ornée d'une... baignoire, posée au beau milieu de la pièce. "C'est là qu'était l'arrivée d'eau, c'était plus simple !", commente Laura. Un choix insolite qui plait aujourd'hui à toute la famille. En face, en lieu et place de la chair, le duo d'acrobates conservent la forme en ogive et créent une autre mezzanine, lieu de travail surplombant une chambre d'amis. En bas, entre le salon et le poêle, où le plafond est le plus haut, Mark et Laura s'offrent le luxe d'un trampoline professionnel, qui amuse aujourd'hui autant les enfants que les parents. "On a creusé à 1,5 m sous le sol. Au moment des fondations, on attirait tous les curieux, pour de bonnes et de mauvaises raisons. On nous a reproché de salir un lieu de culte. Mais dans le protestantisme, ce n'est pas un bâtiment sacré mais communautaire", justifie le quadragénaire.
Reste un défi de taille : le chauffage. Pour ajouter un peu d'étrange au bizarre, les propriétaires optent pour des panneaux solaires, afin de garantir une température ambiante de 15°C dans l'espace de vie. Un poêle de masse de 5 tonnes vient compléter le dispositif. "Je l'ai commandé du Canada en kit. Contrairement aux cheminées, il conserve la chaleur pendant 24h". Pour l'isolation, chanvre et chaux allient efficacité et "respiration des murs".
Aujourd'hui parents de jumeaux, Mark et Laura prévoient d'autres chantiers de taille : une petite piscine au fond du jardin, une nouvelle chambre pour les enfants, et l'aménagement du clocher. Plus de cinq ans seront nécessaires. Pas facile de jongler avec la vie circassienne.
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