S’agit-il d’un acte isolé, ou bien le tribunal correctionnel de Nîmes  a-t-il devant lui un serial Killer… de chats ? Pourtant il est difficile de croire que le modeste grand père qui arpente tourmenté les couloirs du Palais de Justice pour la première fois de sa vie puisse tuer des félins pour le plaisir. On reproche à ce retraité de 74 ans des mauvais traitements à un animal. Le 3 mai 2014 précisément, il a pris la carabine pour effrayer un chat. Le problème est que le plomb s’est logé dans l’œil de l’animal. « C’est un tir pour faire fuir et non pas pour faire mal », argumente son conseil Me Aline Jolivet qui plaide la relaxe au non de l’état de nécessité. « Il a défendu ses poules devant l’agressivité du chat. Ensuite on a donné à ce dossier une coloration qu’il n’a pas. C’est un simple acte isolé », ajoute l’avocate nîmoise.

D’autant que le monsieur aurait eu des volailles tuées quelques jours avant à cause des chats qui vagabondent dans le quartier. Mais dans le quartier de Nîmes où il vit, il y aurait eu de nombreux chats exécutés. Le vice procureur évoque même l’existence d’« un sérial killer de chats ». Difficile en tout cas au gré de l’audience d’imaginer ce papy qui ne parvient pas à comprendre le débat à cause d’une surdité importante de se muer en exécuteur d’animaux à la nuit tombée.

Le tribunal condamne le papy à une simple peine contraventionnelle de 150 euros pour avoir blessé le chat d’un voisin. Il devra aussi payer 250 euros d’amende à la SPA qui s’est constituée partie civile. Il devra en outre dédommager le propriétaire du chat à hauteur de 165 euros.

Poli et respectueux, le grand père salut le tribunal et remercie la juridiction nîmoise de sa clémence. Il veut payer tout de suite les amendes. Par contre le « sérial killer » est lui activement recherché !

Boris De la Cruz