Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 08.07.2016 - thierry-allard - 3 min  - vu 312 fois

UZÈS La mairie vend des terrains, l’opposition vent debout

Hier soir, lors du conseil municipal d'Uzès (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Qu’on se le dise, la cité ducale a des terrains à vendre.

Deux délibérations du copieux conseil municipal d’hier soir, le dernier avant la trêve estivale, concernaient en effet la vente de terrains par la mairie, et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça a fait débat.

« Si on ne pouvait pas construire, on ne le ferait pas »

La première concerne la vente d’une parcelle de 5 088 mètres carrés situé après le magasin Dia et au dessus de la station d’épuration, à la société Immoconcept pour la réalisation d’un lotissement de dix maisons individuelles, contre 260 000 euros.

Une vente pas du goût de l’opposition. Ainsi Caroline Sépet a estimé que la mairie « continue à vendre des terrains pour éponger les dettes de la ville, le tout sans construire des équipements nécessaires comme une maison des associations », quand Jérôme Maurin a souligné qu’« il était déjà question de vendre cette parcelle en 2013 pour un commerce pour 110 euros par mètre carré, aujourd’hui la proposition est de 51,1 euros par mètre carré » avant de faire part de ses doutes sur leur constructibilité : « normalement il y a une zone tampon de 100 mètres autour d’une station d’épuration. »

« Si on ne pouvait pas construire, on ne le ferait pas », répondra le maire Jean-Luc Chapon, avant de rappeler qu’effectivement, « nous avions un acquéreur pour 500 000 euros en 2013, une opération fort intéressante, mais qui a échoué. » Et l’édile fait contre mauvaise fortune bon cœur : « du commerce, dans ce coin on en a déjà pas mal. De plus les entreprises payent la CFE, qui part à la communauté de communes, il faut aussi qu’Uzès rentre des taxes. »

La conseillère d’opposition Lydie Defos du Rau regrettera qu’une Zone d’aménagement concerté (ZAC) n’ait pas été envisagée sur ce terrain, pour lutter contre « ce problème d’accueil d’une population active et jeune. » « Il est curieux que votre groupe parle des ZAC, puisqu’il a toujours voté contre la ZAC de Mayac », lui répondra Jean-Luc Chapon avant d’affirmer que sur le terrain concerné par la délibération « ce ne sont pas des gros riches qui vont s’installer » puis de rappeler que la ville dispose « d’un parc de 600 logements sociaux. » La vente du terrain sera votée avec les voix contre des cinq conseillers de l’opposition.

« On a l’impression que vous voulez renflouer les caisses »

La délibération suivante restait sur le même thème, avec la vente d’un terrain de 6 509 mètres carrés situé derrière la gendarmerie au prix d’1,2 million d’euros. « Nous l’avions acheté 150 000 euros, on va le vendre 1,2 million. On dilapide », a grincé le maire, faisant allusion à l’intervention de Caroline Sépet sur la délibération précédente. Jérôme Maurin regrettera que le futur centre culturel n’y soit pas bâti, alors que le terrain est d’une taille comparable à celle du Refuge, qui a été choisi par la CCPU. « Vous êtes expert en tout », raillera l’édile avant de rappeler que l’implantation au Refuge avait été soumise aux autorités compétentes, qui l’avaient validé.

« Je ne comprend pas votre précipitation à vendre sans projet, c’est inhabituel, estimera pour sa part le conseiller d’opposition Martial Jourdan. On a l’impression que vous voulez renflouer les caisses. » Le maire le renverra au dernier paragraphe de la délibération, qui stipule que « dès que le futur acquéreur ainsi que le projet d’affectation de ce terrain seront connus, le conseil municipal sera à nouveau consulté pour valider définitivement la vente. »

La délibération sera votée avec 4 voix contre, et l’abstention de Martial Jourdan.

Et aussi :

Roulez jeunesse : la liaison inter-quartiers était de retour en conseil municipal, à la faveur d’une demande de subvention. L’occasion pour Martial Jourdan d’estimer que « ce n’est pas là que vous aurez le plus de vélos », faisant allusion à la piste cyclable prévue dans le projet. Idem pour la piste cyclable desservant le collège de Mayac, « c’est sympa, mais ce n’est pas ce qu’on demande en termes de déplacement multimodal », notera l’opposant, Caroline Sépet affirmant pour sa part que « l’avenue Louis-Alteirac est dangereuse pour les élèves. » Jean-Luc Chapon se contentera de leur répondre « merci de vos observations. »

L’or bleu : le rapport 2015 sur le prix et la qualité de l’eau potable était au menu hier soir. Après des questions (très) techniques posées par Jérôme Maurin restées sans réponse précise en l’absence de technicien ad hoc, Caroline Sépet a pointé le fait que « nous avons toujours plus d’un tiers de pertes sur les réseaux. A quand une rénovation des réseaux de la ville ? », avant que Jérôme Maurin ne demande à l’édile « comment qualifiez vous l’état de votre réseau ? » « Dans l’état où on me l’a laissé », répondra Jean-Luc Chapon, avant de rappeler que la ville avait lancé « un schéma directeur d’adduction d’eau potable, nous avons posé une dizaine de gros compteurs pour situer les fuites. » Le rapport sera voté avec l’opposition de Jérôme Maurin et les 3 abstentions du groupe Ensemble pour Uzès.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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