Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 21.07.2016 - baptiste-manzinali - 2 min  - vu 742 fois

NÎMES David Gilmour, 3h de concert intense en émotion

David Gilmour en plein solo. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Habitué à donner des concerts dans des lieux chargés d'histoire, c'est la sienne que David Gilmour est venu raconter aux arènes.

On sait les relations conflictuelles qu'entretiennent les trois membres encore en vie des Pink Floyd. On sait aussi qu'il y a forcément des enjeux qui dépassent les états d'âmes de Nick Mason, Roger Waters et David Gilmour. L'un des groupes les plus vendeurs de disques - Dark side of the moon est classé 2 ème meilleure vente de tous les temps - est obligatoirement entouré d'une machine promotionnelle qui déploie du marketing partout. Produits dérivés - on les a vu pulluler aux abords des arènes - rééditions, albums lives, best-of, tout est fait pour renflouer les caisses d'une industrie musicale suffocante.

Et puis il y a l'ego des uns et des autres. Mais finalement, savoir qui fût réellement la tête pensante du groupe britannique pendant près d'un demi siècle n'a que très peu d'importance. Hier soir, le public s'est déplacé en masse pour partager un peu de l'âme de ce groupe. Certes, David était seul sur scène, bedonnant et sans sa chevelure raide. Certes, ces albums solo n'ont pas marqué l'histoire et ont peu enthousiasmé l'assistance. Mais il savait ce que les gens voulaient entendre. Il a juste fait patienter un peu, et fait un choix minutieux parmi un répertoire gigantesque.

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On passera sur le dernier Rattle that lock qui reprend le sample de la SNCF pour passer à Wish you were here et son interprétation à vous faire hérisser les poils, à faire couler la petite larme, à faire allumer des milliers de briquets à l'unisson. Coécrite avec Roger Waters, elle rappelle aussi l'histoire de Syd Barrett, premier chanteur du groupe devenu schizophrène avant de décéder en 2006. Puis, aidé par quatre choristes, The great gig in the sky, un instrumental orné de vocalises et composé par Richard Wright, claviériste du groupe décédé en 2008. "Cette chanson, c'est Richard, que vous connaissez bien, qui l'a écrite" lance un David Gilmour ému dans un français impeccable. On aurait pu rire de toute l'ironie de le voir chanter Money encore aujourd'hui, alors même que le prix d'une place a parfois dépassé 140 euros. On te pardonne David.  Après 15 mn d'entracte, Times, où l'on peut souligner le travaille scénographique impressionnant, Shine on you Crazy Diamond - encore une référence à Syd Barrett - avant d'achever en apothéose une prestation de trois heures sur comfortably numb.

Une voix qui aurait presque gagné en intensité avec un timbre plus grave et enrayé, un jeu de guitare qui justifie sa 14 ème place parmi les plus grands guitaristes de tous les temps, David Gilmour a sans conteste prouvé qu'on n'enterre pas un vieux briscard de 70 ans avant de prendre une petite leçon de vie, et de musique.

Baptiste Manzinali

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