Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 22.07.2016 - boris-de-la-cruz - 3 min  - vu 3298 fois

NON ÉLUCIDÉ Gard : un enfant et sa maman poignardés : 37 ans après l’assassin court toujours

Le journal "la Marseillaise" évoque en une le 16 juillet 1979, le double crime de Pouzilhac

C’est l’affaire la plus ancienne que nous vous proposons dans notre rubrique « Non élucidé ». Ce double meurtre a marqué le Gard à l’époque. 37 ans après il est totalement oublié dans notre département. Le 14 juillet 1979, entre deux feux d’artifice, une maman et son garçonnet vont être tués dans d’horribles conditions sur la commune de Pouzilhac. Seule la fille âgée de 12 ans sera épargnée. Elle sera le seul témoin direct de ce massacre.

Ce 14 juillet 1979, il est 22h, lorsque Françoise, une mère de famille venant de l’Est de la France fait une halte sur la route des vacances. Un périple épuisant pour découvrir la mer et le soleil. Le matin à 8h, la vieille Peugeot 104 verte, quitte la Meurthe et Moselle. Une longue journée de circulation attend la mère de famille qui installe ses deux enfants joyeux à l’idée des grandes vacances près de la grande bleue. Un voyage qui doit emmener la famille à la Grande-Motte. Mais la fatigue d’une longue journée passée à conduire oblige Françoise, 42 ans, à stopper son véhicule près de la carrière de Pouzilhac… à 50 Kms de la station de la Grande-Motte.

A 22h, ses enfants dorment à l’arrière lorsqu’elle fait sa halte. La nationale 86 bruyante et passagère est plus fluide mais des automobiles et des caravanes circulent encore. C’est là, à deux mètres de la Nationale et près d’un petit bois, que le drame va se jouer. Un coup de feu éclate, brisant la vitre de la conductrice, qui est poignardée à plusieurs reprises. Le couteau va servir à tuer le garçonnet qui dort à l’arrière. La fille de Françoise, horrifiée qui a été réveillée en sursaut, est étrangement épargnée. Elle est le seul témoin du crime de sa mère et de son petit frère.

Lorsque les gendarmes sont alertés, il fait nuit noire dans le Gard. Les enquêteurs constatent avec effroi le double meurtre. Il n’y a plus rien à faire pour la maman et son enfant tués, poignardés.

Dans les bois environnants, des pleurs surgissent. Ce sont ceux d’une fillette que les gendarmes retrouvent effrayée, choquée, terrifiée. Elle parviendra à livrer un portrait robot. Jamais diffusé dans la presse, il ne permettra pas de mettre un nom sur cette abominable affaire. Pourtant les gendarmes ont multiplié les pistes, celle d’un rôdeur attiré par des proies faciles, celle d’un voleur surpris par la mère de famille ou encore celle d’un détraqué sexuel venu assouvir ses fantasmes.

Des liens ont été faits avec d’autres affaires qui sont survenues à l’époque près de ce tranquille village gardois situé entre Bagnols-sur-Cèze et Remoulins. Un an après le double crime de Pouzilhac, une prostituée était découverte violée et tuée. Un crime jamais résolu. En 1983, deux sœurs, sont attaquées dans le village voisin de Valliguières, l’homme qui ne sera jamais retrouvé sort un couteau et poignarde une jeune femme. Des automobilistes parviendront à mettre en fuite l’agresseur dont le portrait robot ressemble à celui fourni par la jeune survivante de la RN 86. Mais là aussi le mystère grandit sur un détraqué qui sévirait dans le secteur sans jamais le retrouver.

Le double meurtre de Pouzilhac rebondira en 1989, dix après les faits lorsqu’un homme va s’accuser du double meurtre. Un espoir déçu pour la famille de la victime, car il ne faudra pas longtemps aux enquêteurs pour s’apercevoir que l’homme en question n’a pas toute sa tête. La piste se referme rapidement. Depuis, le dossier n’a plus évolué. Françoise et son fils Arnaud, 10 ans, ont été froidement tués sur la route des vacances, sans que la justice n’ait pu retrouver le lâche qui s’en est pris à une maman et ses enfants qui ne rêvaient que de vacances.

Si dans le Gard, l’atroce double crime est oublié, il suffit d’appeler la mairie de Badonwiller, près des forêts vosgiennes pour que le souvenir de cette famille remonte à la surface. « Je suis marquée par ce drame, ils sont enterrés ici. La fillette survivante était à l’école avec ma sœur. On n’a jamais retrouvé les assassins, témoigne encore troublée par le souvenir une secrétaire de mairie du paisible village de 1 600 âmes. Vous vous rendez compte, ils sont partis en vacances et ils ne sont jamais revenus. 37 ans plus tard on ne sait pas qui est responsable de ces actes abominables ».

Boris De la Cruz

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