NON ÉLUCIDÉ Le crime de la rue des Greffes : une jeune femme défenestrée dans le centre-ville de Nîmes
19 août 1999, en soirée. La musique des premiers « Jeudis de Nîmes » résonne partout dans le centre ville. C’est ce soir-là que Valérie Estienne est tuée, sauvagement frappée à la tête.
« Elle était méconnaissable. La nuit, je fais encore des cauchemars et je vois son visage et son corps en sang », expliquait posément sa maman que nous avions rencontré il y a près d’un an et qui aimerait tant connaitre la vérité.
Valérie Estienne a une vie sociale peu active, elle ne recevait pas chez elle. Elle vit seule au 9 rue des Greffes, une rue qui part de la place de la mairie à Nîmes pour rejoindre le Boulevard Amiral Courbet. Ce soir-là, les rues du centre-ville sont noires de monde, pourtant personne n’entendra ou ne verra le drame qui se joue à l’intérieur de l’immeuble cossu. La jolie manipulatrice radio de 32 ans est retrouvée le lendemain matin, morte dans une petite cour sans vis à vis, défenestrée du 3ème étage où elle habitait depuis sept ans....
Dans l’immeuble désert qui appartient à sa famille, personne ne peut apporter de témoignages probants, et pour cause... Les 1 et 2èmes étages sont inhabités et ouverts à la location… C’est probablement pour faire visiter l’appartement du 1er étage que cette femme, pourtant prudente, a ouvert son imposante porte d’entrée. C’est en tout cas la thèse retenue à l’époque par les enquêteurs du commissariat de Nîmes. « Quelqu’un a dû lui demander de faire visiter un appartement, sinon jamais elle n’aurait ouvert d’autant qu’elle se sentait menacée et qu’elle était peureuse », nous avait confié sa maman qui vit depuis de nombreuses années avec le chagrin de l’incertitude liée au fait que personne n’ait été condamné dans cette affaire. « Il y a tellement de questions que je me pose depuis le drame. Depuis le début, je sais que des gens ont menti sur leurs horaires, sur leurs emplois du temps. Depuis le 1er jour, mon cœur de mère me fait penser à quelqu’un en particulier qui avait menacé ma fille et qui m’avait menacé, mais je n’ai pas de preuves », poursuit cette dame fatiguée qui vit avec les cendres de sa fille disparue dans sa maison.
Si depuis 17 ans, les enquêteurs de la Sûreté de Nîmes en charge du dossier n’ont jamais classé l’affaire. L’espoir de retrouver le criminel s’est évaporé au fil des ans. Et depuis 2008, l’enquête, fautes d’éléments nouveaux, est au point mort.
Boris De La Cruz
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