NÎMES Ils alimentaient en drogue les bars et discothèques de Nîmes
Deux hommes responsables d'un trafic de stupéfiants qui alimentaient les prostituées et des établissements de nuit de Nîmes ont été condamnés jeudi après-midi par le tribunal correctionnel. Ils ont écopé de peines de 3 ans et 6 mois de prison ferme pour celui qui est considéré comme le "patron" et 2 ans et demi pour celui qui semble être son principal "collaborateur".
Cocaïne, héroïne, cannabis. Le réseau fournissait de nombreuses prostituées, des bars et discothèques de Nîmes. L'enquête a prouvé que les dealers étaient en relation avec certains salariés et patrons d'établissements évoluant dans le monde de la nuit. En filigrane du trafic, deux noms bien connus à Nîmes dans le milieu du banditisme apparaissent sans être inquiétés. L'enquête a démontré que le réseau parvenait à avoir une trentaine de clients quotidiens. La drogue était parfois envoyée dans des chaussures. Lorsqu'un consommateur venait chez un des dealers, ces derniers restaient aux fenêtres de l'étage et envoyaient dans une basket la marchandise par la fenêtre. Il recevait dans la basket, en retour, le billet de la transaction.
Les deux individus qui se lèvent dans le box pour répondre aux questions du président du Tribunal, réfutent toutes les accusations concernant un éventuel trafic d'envergure. "Je consommais et je vendais un peu, mais je ne suis pas celui qui fournissait, je ne suis pas le grossiste", déclare sûr de lui et absolument pas impressionné William dit "Billy", 30 ans. Pourtant l'enquête lui réserve le rôle principal. à ses côtés, le second rôle revient à Marc... Déjà condamné pour un trafic de stupéfiants à Lorient, il se retrouve devant la juridiction nîmoise en état de récidive légale. "Ah non, moi je ne suis qu'un consommateur, je n'ai jamais vendu", affirme-t-il. Et puis sous les coups des projecteurs de la Justice, celui qui semble être le figurant: Mohamed... Un agent de sécurité qui comparaît libre mais qui figure dans le trafic. D'ailleurs, il avoue avoir prêté son appartement pour que William son voisin puisse entreposer les stupéfiants. Un rôle qui lui rapportait 50 euros par semaine et des ennuis judiciaires à venir. D'autant que les deux compères qui se trouvent dans le box le charge à bloc. "La drogue elle était chez lui, c'est lui qui détenait, c'est lui qui vendait ", poursuit William et montrant du doigt Mohamed. Ce dernier semble apeuré, il refuse de donner oralement son adresse aux magistrats de peur d'être retrouvé. Il demande par la voix de son avocat que sa condamnation ne soit pas mentionnée sur le casier judiciaire car sinon il pourrait dire adieu à son métier d'agent de sécurité. Son avocat poursuit pour protéger son client menacé lorsqu'il était en prison. "Il y a une balance dans le dossier, mais la balance n'est pas dans cette salle aujourd'hui", plaide Me Stéphane Aubert. Son client sera également condamné, mais à un sanction moins importante. Il a écopé de 8 mois ferme.
Boris De la Cruz
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