Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 17.09.2016 - elodie-boschet - 2 min  - vu 384 fois

AU PALAIS Le procureur à un Marseillais : "Est-ce que vous savez vous taire ?"

Tribunal d'Alès. EL/OG

Dimitri, 49 ans, est fidèle à la réputation des Marseillais. Jugé devant le tribunal correctionnel d’Alès pour des violences sur sa compagne, l’accusé aurait pu parler pendant des heures pour justifier son comportement.

« Est-ce que vous savez vous taire ? », interroge David Durand, substitut du procureur de la République. « Pas vraiment », répond le prévenu.

Dimitri, un Marseillais installé dans le Gard, a beaucoup, beaucoup de choses à dire. A la barre, il doit s’expliquer sur les violences commises sur sa conjointe, en février dernier à Vézénobres. Ce soir-là, l’homme a bu et une dispute de couple éclate. Dimitri s’énerve, casse un cadre, insulte sa compagne.

Celle-ci, atteinte d’un cancer, suit des séances de chimiothérapie. « Vous la saisissez par les cheveux et lui donnez un coup de Tupperware », précise la présidente du tribunal. Les traces de coups sur les côtés de la tempe de la victime témoignent du choc.

- « C’était involontaire !», se justifie Dimitri. « Je l’avais dans les mains et c’est tombé sur elle. Des fois, je suis obligé de casser quelque chose pour faire comprendre que je suis énervé » ;

- « Et vous lui avez tiré les cheveux ?», interroge la présidente ;

- « Ah non, déjà qu’elle en a pas beaucoup !», dit-il maladroitement. Il poursuit : « Mais depuis son opération et la chimio, elle s’est calmée. Il a fallu qu’il lui arrive un malheur comme ça pour qu’elle mette de l’eau dans son vin ».

Et lorsque le substitut du procureur lui demande s’il a déjà mis des claques à sa compagne, l’accusé répond : « Pas ce soir-là, mais ça m’est déjà arrivé de lui en mettre une. Je suis violent mais rarement. Il faut dire que depuis que j’ai quitté Marseille, je suis malheureux ». David Durand poursuit :

- « Êtes-vous plus impulsif lorsque vous avez bu ?» ;

- « Si je suis seul, je suis doux comme un agneau», assure Dimitri.

Après les réquisitions du procureur – neuf mois d’emprisonnement – et la plaidoirie de l’avocate du prévenu, Dimitri pense être tiré d’affaire. D’autant que sa compagne ne souhaite pas que son compagnon soit envoyé en prison car c’est lui qui assure ses déplacements à l’hôpital de Nîmes.

- « Je suis bienheureux de pas aller en prison !», s’exclame-t-il ;

- « Je n’ai pas encore rendu ma décision Monsieur», indique la présidente.

Dimitri a finalement été condamné à neuf mois d’emprisonnement intégralement assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve pendant deux ans.

Elodie Boschet

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