Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 20.09.2016 - eloise-levesque - 2 min  - vu 376 fois

FAIT DU JOUR Drive fermier : manger local, l'exigence du militantisme

Kévin prépare les commandes. Eloïse Levesque/Objectif Gard

Benoit retire sa commande, accueilli par Kévin. EL/OG

Le Drive fermier, vitrine du manger local en ligne, vient de fêter son premier anniversaire dans le Gard. Malgré la qualité de ses produits, le marché itinérant peine toujours à se démocratiser. 

13h au Drive fermier d'Alès. Entre deux clients, Kévin peaufine les commandes du jour. Cette semaine, il a en 12, pour un panier moyen d'une trentaine d'euros. Une journée ordinaire. Dans les paniers, raisin, oignons, sanglier, riz de Camargue, les produits sont variés mais surtout liés à la saison. Impossible de trouver des asperges en septembre. C'est là tout le secret du drive fermier gardois. Vin, spiruline, savon, 450 produits locaux sont apportés par 35 agriculteurs chaque jeudi matin, en fonction des commandes.

Une qualité reconnue par la majorité des protagonistes de la chaîne. "Je viens depuis presque un, j'achète des légumes pour des soupes, de la charcuterie, de la viande, la marchandise est bonne", souligne Laurent, habitant de Rousson. "On découvre des spécialités, par exemple la charcuterie de gibier, on ne la trouve pas ailleurs", se satisfait Aurélie. "J'ai moi-même assuré la permanence du drive et je connais les éleveurs qui participent, il n'y a pas de tromperie sur l'origine des denrées, Bienvenue à la ferme* y est très attaché", insiste Christian Raffo, producteur de charcuterie de sanglier à Alès, et membre du dispositif.

Passer la seconde...

Mais, avec 500 clients sur Nîmes et Alès depuis un an, le Drive peine encore à passer la seconde. Le réseau espérait un chiffre d'affaire de 150 000 € pour la première année, il ne les atteindra pas. "La concurrence est impitoyable, les supermarchés communiquent offensivement sur les circuits courts, c'est dur, admet Philippe Viala, président de Bienvenue à la ferme. Et d'ajouter : "On nous a déjà reproché un peu de terre dans la salade. On a demandé aux producteurs d'être plus rigoureux".

Le camion du Drive, réfrigérateur ambulant. EL/OG

Autre frein et non des moindres : l'exigence du dispositif. Le gourmet doit commander avant mardi minuit pour un retrait jeudi ou vendredi. "Il faut y penser, si on rate le coche, la supermarché est une porte de sortie facile", constate Benoit, qui a inscrit ce rendez-vous dans son agenda téléphonique. "Désormais, je sais qu'à 14h tous les jeudis, je vais chercher mon panier". Patrick Viala constate : "C'est une vraie démarche militante".

Pour autant, les producteurs ne semblent pas enclins à quitter l'aventure et le Drive gardois s'accroche. "Je ne peux pas en vivre, mais j'ai des clients fidèles et contents", se félicite Christian Raffo. "Petits bénéfices mais ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières. Pour le moment, je fais 140 km de détour par semaine pour livrer mes oignons sans pesticides, je vais tenter de descendre mes prix de 20 % pour augmenter les quantités vendues", annonce Philippe Volf, de Cros, près de St-Hippolyte-du-Fort, qui compte aussi sur le magasin qui devrait ouvrir à Nîmes en 2018.

Eloïse Levesque

* Marque portée par le réseau des Chambres d’agriculture, Bienvenue à la ferme est créée en 1988. Elle fonde le Drive fermier gardois en 2015.

Pratique :

Passer commande : www.drive-fermier.fr

Pour Alès : livraison le jeudi, 75 impasse des Palmiers (à la Chambre des Métiers à côté de Myriapolis)

Pour Nîmes : livraison le vendredi à la Chambre d’Agriculture route de St Gilles (derrière Truffaut)

Horaires de retrait entre 12h et 19h30.

Eloïse Levesque

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