Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 29.09.2016 - baptiste-manzinali - 2 min  - vu 582 fois

FAIT DU JOUR Des nouvelles de Nicolas, en grève de la faim depuis 14 jours

Selfie de Nicolas, en grève de la faim dans sa maison en chantier. DR

Victime d'une escroquerie lors de la construction de sa maison, Nicolas Perrin a entamé une grève de la faim depuis deux semaines. Mais le dossier avance.

Rappel des faits. Nicolas souhaite investir dans une vieille maison à restaurer en 2009 à Calvisson. Un budget de 75 000 euros qu'il veut financer en divisant l'habitat afin d'en louer une partie, pour y vivre dans l'autre. "J'ai fait appel à un prestataire de service pour conduire les travaux. Ils étaient installés ici depuis plus d'un an et avaient une bonne presse." Alors que les travaux débutent fin 2014, deux mois et demi plus tard, l'entreprise et ses représentants disparaissent dans la nature, sans laisser de trace. "Ils se sont volatilisés. J'ai appris par la suite qu'il y avait plusieurs victimes dans le village dont la plupart n'avaient pas porté plainte."

Installés à Perpignan, ils continuent de faire des victimes

Le chemin de croix commence pour Nicolas, confronté à un mur, celui de l'administration française. La gendarmerie est impuissante face à cette vraie escroquerie organisée. "J'ai découvert qu'ils avaient d'autres sociétés à leur nom, ou avec plusieurs noms d'emprunt. Le drame c'est que cela continue." Car pendant que l'enquête stagne, ces professionnels de l'arnaque se sont installés dans la région de Perpignan et sévissent encore, alors que les autorités sont au courant. Nicolas alerte notamment le député Jean Lassalle qui prend le dossier en main. Mais la lenteur de l'administration française, "on est dans les derniers en terme d'efficacité, au niveau européen", retarde l'échéance. Au mieux, une convocation envoyée aux faussaires permettrait de les arrêter d'ici plusieurs mois. "Je ne me satisfait pas de cette situation, et je n'accepte pas que d'autres se fassent escroquer. La seule chose que l'on me propose, c'est de faire un dossier de surendettement. Et pendant ce temps, ils boivent du champagne sur les réseaux sociaux. C'est hallucinant."

Une solidarité qui réchauffe le cœur de Nicolas

Pour protester, Nicolas lance un appel sur les réseaux sociaux et commence une grève de la faim début septembre. Rapidement, des anonymes lui viennent en aide pour apporter leur pierre à l'édifice. "Une entreprise m'a fait une étanchéité sur le toit, les sanitaires ont été posés et offerts. Des gens m'apportent des croquettes pour mon chien, de l'eau, on m'envoie des fleurs partout dans le monde, d'autres font 400 km pour venir me voir. Un gamin de 24 ans est venu me poser une fenêtre." En l'absence des plans de construction, Nicolas se retourne vers un expert en béton et doit reprendre trois piliers sur les fondations.

"Je vis Koh-Lanta tous les jours."

Depuis quatorze jours, Nicolas est en grève de la faim et dort dans une tente installée sur le chantier de sa maison. Il n'envisage d'arrêter sa grève que lorsque les escrocs seront arrêtés. "On sait où ils sont, ce n'est pas difficile. On ne peut pas se satisfaire de la justice comme elle est aujourd'hui. L'histoire est en cours." Sa santé est surveillée par un médecin. S'il est légèrement déshydraté, Nicolas fait preuve d'une détermination sans relâche. "J'ai le mental pour. J'ai eu le temps de m'y préparer." Entre la prestation et la main d’œuvre employée, l'escroquerie s'élève à plus de 20 000 euros.

Baptiste Manzinali

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