Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 14.10.2016 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 150 fois

DÉPARTEMENT Denis Bouad (PS) maintient son cap

Le président PS du Département, Denis Bouad. Photo : Coralie Mollaret.

L’exécutif n’a pas fait de rallonge supplémentaire sur le budget 2016, malgré quelques dépenses imprévues. La deuxième décision modificative de l’exercice a été votée, ce matin, à la majorité (abstention de l’opposition).

Une décision modificative est toujours un moment important dans une collectivité. Pourtant, celle du Département présentée ce matin "ne chamboule pas notre budget primitif 2016 (environ 1 Md)", fait remarquer le vice-président PCF à l'Habitat Christian Bastid. Le réajustement des crédits représente moins de 1% de l'exercice voté en avril. L'intérêt de la séance publique est ailleurs : elle permet surtout aux élus d'exposer leur vision politique.

L'État réclame 2,5 M d'€ supplémentaires

En charge des Finances, le vice-président Martin Delord est formel : "Cette décision modificative illustre l'effort vers le rétablissement de nos comptes". D'ailleurs, "c'est la première fois depuis des années que nous n'avons pas inscrit de crédits supplémentaires par rapport au budget primitif", martèle le président PS Denis Bouad.

Le réajustement du budget de fonctionnement (5,2 M) est principalement dû à des "facteurs extérieurs défavorables". Si les dépenses liées au RSA diminuent de 2,2 M, l'APA augmente, elle, de 1,6 M. L'État réclame 2,5 M supplémentaires pour la péréquation des droits de mutation (DMTO). Et la revalorisation du point d'indice des fonctionnaires décidée par le gouvernement coûtera 800 000 € à la collectivité. Ces nouvelles font bondir le président du groupe d'opposition Le Bon Sens Républicain, Laurent Burgoa : "le gouvernement PS ne nous facilite pas les choses en augmentant brutalement et unilatéralement ce point d'indice ! D'ailleurs, cette mesure sera illisible sur la fiche de paie des agents à faible salaire".

Ces "facteurs extérieurs" obligent le Département à réduire davantage ses dépenses. En la matière, l'exécutif se félicite : "les charges de gestion courante ont baissé de plus de 8 M entre 2014 et 2016. À présent nous proposons d'aller encore plus loin en baissant ces crédits de 360 000 €". Concernant les charges de personnels, 77 postes gelés sont supprimés. Mais ce n'est pas suffisant pour le président du groupe FN. Nicolas Meizonnet souhaite que l'exécutif s'oriente dans une autre direction : "Nous allons voter encore aujourd'hui pléthore de subventions à certains organismes dont le but éternel est de favoriser le lien social et le vivre ensemble. Voilà des pistes d'économies à étudier !". Habitués à ce type d'intervention, les élus de la majorité - et même de droite - oscillent entre contestation et indifférence.

Baisse de l'emprunt 

Sur la question des investissements, la Majorité relative PS-PCF-EELV a fait le choix de diminuer les emprunts de 3,3 M. Cela entraîne l'affectation de 220 000 € de frais financiers à la section autofinancement. Ces crédits étaient destinés à l'aide aux communes, la déviation de Jonquières ou encore au barrage de Saint-Cécile-d'Andorge. Martin Delord, préoccupé par la dette élevée de la collectivité, alerte : "malgré ces efforts, l'encourt de la dette est en hausse cette année. Il faudra veiller lors du budget primitif 2017 à ne pas exploser le plafond". En désaccord avec cette décision, le président du groupe UDI et Indépendants, Thierry Procida, s'insurge : "Ne nagez-vous pas à contre-courant de vos intentions M.Bouad ? (…) L'investissement doit être une priorité parce qu'il génère de l'activité et de l'emploi". Qu'il se rassure, "ces opérations ne sont pas arrêtées, mais repoussées en 2017 en raison notamment des délais administratifs", précise l'exécutif.

En fin de séance, le binôme de Denis Bouad sur le canton d'Uzès, Bérengère Noguier, rappelle le sens de l'action de la Majorité relative : "malgré ses difficultés financières, le Département poursuit son chemin et assume ses grandes priorités". Et de citer en exemple le "nouveau Schéma départemental de l’autonomie des personnes âgées et handicapées (2016-2020) qui répond bien à ces enjeux". Fustigeant "l'instrumentalisation des peurs", l'écologiste conclut : "des élus responsables sont capables de donner de la perspective au travers de nos projets, liant les individus les uns aux autres et faisant ensemble société".

Les débats se poursuivront le 10 novembre, à l'occasion du DOB (Débat d'orientation budgétaire) pour l'exercice 2017.

Coralie Mollaret

Et aussi :

Nouvelle partition pour les écoles musiques. À l'occasion d'une délibération sur les subventions débloquées (160 000 €) en faveur de l'accès aux pratiques culturelles, le vice-président PCF à la Culture, Patrick Malavieille, a informé qu'une réunion devait se tenir, lundi prochain, sur la nouvelle politique de soutien aux écoles de musique. "L'enveloppe pour ces écoles a diminué de 50 % (140 000 contre 300 000 €)", rappelle le communiste, "forcément il faut faire des choix. Quels critères retenir : le nombre d'élèves des établissements ? Les professeurs diplômés ? Que chacun vienne présenter ses idées lumineuses lundi prochain…". Aux élus de servir de métronome.

5 M d'€ pour Saint-Gilles. L'Assemblée départementale a décidé à l'unanimité de reconstruire le pont sur le canal du Rhône à Sète (RD 6572). "Je peux témoigner de la parole tenue par le président de ce Département", intervient le conseiller départemental et édile de Saint-Gilles, Eddy Valadier (LR). Sous les yeux flattés de Denis Bouad (PS),  l'élu poursuit : "Vous étiez venu en juillet. Je vous avais interpellé sur ce pont qui est dans une situation difficile (…) Je vois avec plaisir que quelques mois après le Département acte ce projet… Merci de cet investissement dont les travaux devraient voir le jour fin 2017". Qu'importe la couleur politique, l'édile sait mener sa barque :"tenez, rapidement, vous étiez aussi venu aussi voir notre abbatiale. Sachez que les entreprises viennent de nous transmettre leur appel d'offres…".  À bon entendeur…

Coralie Mollaret

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