Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 29.10.2016 - tony-duret - 2 min  - vu 181 fois

AU PALAIS Les faux policiers alcoolisés font dans le recouvrement de dette

Le palais de justice de Nîmes. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard).

Il y a au moins un point sur lequel David et Emmanuel, deux quadragénaires gardois, sont d’accord : ils avaient consommé pas mal d’alcool cette journée du 13 mars 2016. Pour le reste, les deux prévenus rencontrent plus de difficultés…

Vers 19h15, à Sauveterre, ils se présentent devant le domicile de Georgette, 71 ans. Ce n’est pas la retraitée qui intéresse les deux quadras mais son fils, Stéphane. Les accusés lui reprochent de ne pas s’être acquitté d’une dette de 200€ auprès d’un ami commun aujourd’hui décédé.

Pour entrer dans le domicile, ils disent à la brave Georgette qu’ils sont policiers. Alors que tout ce petit monde s’apprête à pénétrer dans l’habitation, un coup de feu retentit. C’est David, énervé, alcoolisé et porteur d’une arme, qui vient de tirer un coup en l’air. Mais Georgette n’a rien vu, n’a pas compris d’où était parti le coup, et pense que son fils vient de mettre fin à ses jours. Elle panique. Les deux faux policiers la rassurent à leur manière :

  • Mais non, Madame, il ne s’est pas suicidé. C’est nous qui allons le buter !
  • Ca lui a certainement remonté le moral, ironise le président du tribunal correctionnel de Nîmes, Jean-Pierre Bandiera.

Fort heureusement ce jour-là, il n’y a eu ni suicide, ni meurtre… Seule Georgette, bousculée par les deux individus, a eu deux jours d’ITT suite à une chute.

  • Ca ne s’est pas passé comme ça, assure Emmanuel. On n’a jamais dit comme quoi qu’on allait le buter. Et on ne l’a pas bousculée non plus. On la connait, elle est capable d’inventer !, ose le prévenu.

Emmanuel les enchaîne. Interrogé par le juge sur sa relation avec Stéphane, le fils de Georgette, il répond :

  • Ca fait 17 ans qu’on se croise, qu’on se voit et qu’on se fout sur la gueule !
  • Chacun ses occupations, répond Bandiera, l’œil qui frise.

Enfin, quand Jean-Pierre Bandiera évoque une récente condamnation, Emmanuel donne une explication originale :

  • C’est vous qui m’avez condamné il y a deux mois. Et ben, je me tiens à carreau, je suis votre interdiction d’obligation de faire la fête.
  • On n’a pas dû le dire comme ça, reprend le juge.

Pour favoriser la mémoire d’Emmanuel, le président a, cette fois, fait beaucoup plus simple : trois mois de prison ferme. David, lui, a pris six mois avec sursis et une mise à l’épreuve pendant deux ans.

Tony Duret

A la une

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio