Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 28.11.2016 - abdel-samari - 6 min  - vu 330 fois

OBSERVATOIRE Les adolescents dans le Gard, en 2016

L’Observatoire de la Famille du Gard a présenté cette semaine sa seconde enquête en 2016 qui portait sur la vie des adolescents de 14 à 18 ans du département du Gard. Dans le but de recueillir directement leur parole, les jeunes ont répondu eux-mêmes au questionnaire soumis au sein des établissements scolaires, avec l’accord de la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale. Interrogés sur des thématiques aussi diverses que leur utilisation du numérique, leur santé, leur scolarité, leurs loisirs, leurs rapports avec les adultes, 561 adolescents ont participé à cette vaste enquête.

ObjectifGard vous propose de découvrir les résultats de cette observatoire :

Les loisirs et le temps libre

Le sport, les copains et Internet sont les principaux centres d’intérêt des adolescents, la moitié étant d’ailleurs inscrite dans un club ou une association, la plupart du temps sportive. Mais seulement 23% fréquentent des lieux tels que les centres sociaux, espaces jeunes ou maisons de quartier. Ainsi, sans grande surprise, on observe que pour leurs loisirs, les adolescents souhaitent avant tout passer du temps avec leurs copains/copines, mais aussi pratiquer des activités culturelles et sportives et avoir davantage de temps pour eux. Les loisirs culturels des adolescents s’articulent essentiellement autour des sorties cinéma. La situation socioéconomique des familles impacte significativement les loisirs culturels, mais aussi le départ en vacances.

Les loisirs multimédias, et plus particulièrement Internet, occupent aujourd’hui une place toute particulière auprès des jeunes. Internet, avec la télévision, constituent d’ailleurs les principales sources d’information des adolescents. L’accès à Internet est généralisé et se fait le plus souvent sans aucune restriction : pas de contrôle du temps passé sur le net pour 77%, ni des pages web visitées pour 87%. Ils y consacrent pourtant beaucoup de temps ; entre 30% et 37% y passent au minimum 3 heures par jour en semaine et en période scolaire. ; essentiellement pour se connecter sur les réseaux sociaux tels que Facebook, ou encore Twitter, et pour regarder ou télécharger des films, des vidéos. Ils sont également nombreux à jouer aux jeux vidéo, 18% y passent au moins 2 heures par jour en semaine, en période scolaire en ayant une conscience modérée des risques d’un usage excessif, que ce soit pour leur réussite scolaire ou pour leur vie sociale.

Avec la généralisation de l’usage d’Internet et du téléphone portable chez les jeunes, sont apparues de nouvelles formes de violences, notamment en milieu scolaire : le happy slapping ou vidéo lynchage. Ici, les moqueries, rumeurs ou encore la diffusion d’images sans l’accord de la personne concernée via Internet et/ou le téléphone portable concernent 22% des adolescents, sachant qu’il arrive parfois que victime et auteur se confondent. En effet, 33% des victimes ont également participé à ce type d’actes de violence.

La vie scolaire

La plupart des adolescents se sent bien à l’école, mais 12% expriment un certain mal-être, mettant en cause l’ennui pendant les cours, mais aussi la pression et le rythme scolaire. Ils sont 57% à se dire stressés par le travail scolaire. Il arrive ainsi à certains jeunes de « sécher » volontairement les cours, mais cela reste occasionnel dans la majorité des cas. L’absentéisme régulier est moins répandu concernant 3% des adolescents.

L’avenir et l’orientation scolaire questionnent, surtout les adolescentes. Malgré un niveau de confiance quant à leur avenir plutôt bon, près du quart envisage leur futur avec inquiétude. Les questions d’orientation ne sont pas toujours simples, il n’est pas toujours facile pour les adolescents de faire un choix, de se projeter dans un futur métier et d’y voir clair dans les différentes filières. Ainsi, pour leur avenir, les adolescents s’interrogent essentiellement sur leur vie professionnelle, mais se préoccupent également de leur réussite financière et personnelle.

10% des adolescents disent avoir été victimes d’actes de violence à l’intérieur de l’école, s’agissant principalement de moqueries ou d’insultes, les cas de coups, vols ou rackets restant plus rares. Ce constat renforce parfois le sentiment d’insécurité à l’intérieur de l’école. Ainsi 28% d’entre eux ne s’y sentent pas en sécurité.

Les jeunes et les adultes

Pendant cette période agitée de l’adolescence, la sphère familiale reste le point d’ancrage, le point de repères pour les jeunes. Elle est avant tout perçue par les adolescents comme un espace de sécurité, d’écoute et d’échanges, et les relations entre les jeunes et leurs parents qualifiées d’affectueuses et basées sur la confiance. Lorsqu’ils prennent un modèle dans la vie, c’est d’ailleurs très souvent quelqu’un de leur entourage familial, soit directement l’un de leurs parents, soit leurs frères ou soeurs. Néanmoins, pour certains, la famille peut aussi être un lieu de tension et les relations conflictuelles, avec comme principaux sujets de conflit le travail scolaire, le comportement et les tâches domestiques.

Pour autant, il n’est pas toujours facile pour les adolescents de discuter de tous les sujets avec leurs parents. Bien que ces derniers restent les interlocuteurs privilégiés, un quart des adolescents n’arrive pas à discuter de ce qui les préoccupe avec leurs parents. Ainsi, des adultes qui les entourent, les jeunes attendent avant qu’ils leur fassent confiance et de pouvoir avoir un dialogue ouvert et libéré. Ils accordent aussi une importance au fait que les adultes leur laissent une certaine autonomie et partagent des moments « plaisir » avec eux.

La santé

La quasi-totalité des adolescents estime être en bonne santé, et semble avoir un bon suivi ayant très majoritairement consulté au moins un médecin au cours de l’année. Pour eux, la bonne santé ne se limite pas à l’absence de maladie, le bien-être psychique est aussi un critère important. On observe d’ailleurs que 20% des adolescents déclarent se sentir plutôt mal dans leur peau, les filles étant plus sujettes à ce mal-être. Ils sont 33% à se sentir souvent déprimés, plus de la moitié à être régulièrement inquiets et/ou nerveux. Réussir à l’école, avoir de bonnes relations avec ses parents et avoir confiance en soi sont les trois principaux critères concourant significativement au bien-être des jeunes.

S’agissant des habitudes de vie, de nombreux adolescents sautent régulièrement au moins l’un des trois principaux repas de la journée (44%), sachant que l’équilibre alimentaire n’est pas non plus toujours bien respecté. Bien qu’estimant, pour la plupart manger de manière saine et équilibrée, ils sont, notamment, un quart à ne pas manger des fruits et légumes tous les jours, et 22% à consommer quotidiennement des sodas et sucreries.

Concernant le sommeil, les couchers sont relativement tardifs : en semaine, en période scolaire 47% se couchent après 23h, et le week-end et pendant les vacances scolaires les adolescents se couchent en moyenne à minuit, voire plus. Par ailleurs, 62% rencontrent régulièrement des troubles du sommeil tels qu’avoir du mal à s’endormir (49%) et se réveiller la nuit (42%).

Bien que non cautionnée par les parents, même si celle de l’alcool est davantage tolérée, la consommation de substances addictives est importante chez les adolescents. 35% des jeunes de moins de 16 ans et 70% de ceux de 16 ans et plus ont déjà fumé du tabac, dont respectivement 20% et 50% à plusieurs reprises. L’alcool est la substance psychoactive la plus répandue, la moitié des jeunes de moins de 16 ans et les trois quarts des jeunes de 16 ans ou plus en ont déjà consommé, sachant que 65% des adolescents de 16 ans ont déjà connu au moins un épisode d’ivresse, dont la moitié à plusieurs occasions.

L’adolescence est également l’âge des premières expériences sexuelles. Il arrive toujours que certaines relations ne soient pas protégées, bien que les risques de grossesse ou de maladies sexuellement transmissibles soient bien identifiés. Notamment, parmi les jeunes sexuellement actifs, près du tiers a eu une relation non protégée au cours de douze derniers mois, mettant en cause l’absence de moyens de protection à disposition ou le fait de ne pas y avoir pensé.

L’avènement d’Internet a facilité l’accès à la pornographie pour les adolescents. Deux tiers d’entre eux ont déjà visionné ce type d’images. Les garçons sont plus particulièrement « consommateurs » de pornographie y percevant une forme de distraction, d’amusement, mais aussi d’utilité, se l’appropriant comme un moyen d’éducation à la sexualité.

Chiffres clés de réalisation de l'enquête :

25 : C’est le nombre d’établissements du Gard qui ont accepté de participer à l'enquête. Collèges, Lycées, Maisons Familiales Rurales, Centres de Formation ont été tirés au sort en respectant la diversité du département (rural/urbain, privé/public, enseignement général/enseignement pro).

44.292 : Selon le recensement de 2013, le Gard compte 44 292 jeunes entre 14 et 18 ans, représentant 6% de la population du département, donnée conforme à la moyenne régionale et nationale. Depuis 1999, la population des 14-18 ans a augmenté de 7% passant de 41 400 en 1999 à 44 292 en 2013.

Né de la volonté institutionnelle de créer un outil d’observation et d’analyse de la vie familiale dans le Gard, un observatoire de la famille est mis en œuvre afin de conduire une observation constante, mais également ponctuelle, sur des thèmes précis. L’observatoire est piloté par un comité constitué de la CAF, de la MSA, du Conseil Départemental et de l’UDAF. Chaque année, il produit des enquêtes portant sur des questions qui touchent l’ensemble des familles.

Abdel Samari

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