Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 05.12.2016 - thierry-allard - 3 min  - vu 306 fois

GARD RHODANIEN Maison Albert André : l’agglo renvoie Laudun-l’Ardoise à ses responsabilités

En février dernier, lors de l'hommage rendu à Jacqueline Bret-André devant la maison d'Albert André, à Laudun (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Sollicité par le conseiller communautaire et conseiller municipal d’opposition de Laudun-l’Ardoise Yves Cazorla sur le devenir de la maison d’Albert André, le président de l’agglo du Gard Rhodanien Jean-Christian Rey l’a renvoyé vers la mairie de la troisième commune de l’interco.

C’est que cette maison, léguée par l’héritière du peintre laudunois à sa mort il y a dix ans avec un legs de 560 000 euros destiné à la rénover et à la transformer en maison d’artistes, n’a toujours pas vu l’ombre d’un commencement de chantier.

L’agglo n’a « ni la responsabilité légale ni l’outil financier »

Un retard régulièrement dénoncé par l’association des Amis d’Albert André, qui semble cristalliser des tensions entre l’agglo et la commune de Laudun-l’Ardoise, son maire Philippe Pécout lançant même un ultimatum à l’agglo dans nos colonnes en octobre dernier et accusant l’agglo de « gagner du temps » sur ce dossier et celui du musée. Répondant à Yves Cazorla, Jean-Christian Rey précise tout d’abord que « Le bâtiment de la Maison d’Albert André n’appartient pas à l’Agglomération, il est propriété de la commune de Laudun-L’Ardoise qui est en a donc la responsabilité. C’est donc les services de la ville qui ont été désignés par le Copil (le comité de pilotage, ndlr) pour réaliser un diagnostic et un devis des travaux nécessaires. Cette étude ne nous est pas parvenue à ce jour. »

Deuxième point précisé par le président, qui en a visiblement marre d’être désigné comme responsable de l’immobilisme de ce dossier, « Il a été décidé depuis plus d’un an de puiser dans le Legs consacré à ce bâtiment pour réaliser les travaux nécessaires de protection qui sont indispensables. Le montant de ce Legs peut être mobilisé à la demande de la commune de Laudun-L’Ardoise et non de l’Agglomération qui n’a aucune autorité pour utiliser ce fonds. »

Et pour parachever son message, le président de l’agglo joint un courrier qu’il a envoyé au maire de Laudun-l’Ardoise le 27 octobre dernier pour lui réclamer le « calendrier de travaux » prévu par sa commune pour la maison.

Bref, si Jean-Christian Rey estime que si « il est sain que nous soyons consultés pour d’éventuels travaux avec l’ensemble du Copil », il trouve « un peu confortable de faire peser sur l’Agglomération la responsabilité du bâtiment puisque, vous le constatez à la lumière des éléments apportés, elle n’en a ni la responsabilité légale ni l’outil financier. » Le tout dans un contexte qui a évolué depuis le début de ce dossier, puisqu’entre-temps, l’agglo a abandonné la compétence culture tout en affirmant ne pas se désengager du dossier de la maison.

« Je croyais que l’agglo serait moteur, or elle joue la montre »

Du côté de la mairie de Laudun-l’Ardoise, on estime que « c’est gentil de nous renvoyer l’ascenseur » : « C’est un dossier qui est combiné avec le musée, l’un ne va pas sans l’autre, et l’agglo devait le porter, elle a financé les études », note le maire Philippe Pécout. « J’ai attendu car je croyais que l’agglo serait moteur dans ce projet, or je vois qu’elle joue la montre », poursuit l’édile, qui décidera « vraisemblablement début 2017 d’acter le début des travaux, et pas que de mise en sécurité, mais l’aménagement de la maison comme prévu par l’étude. »

Et la maison, propriété communale donc, risque fort de le rester : « si l’agglo ne fait pas des efforts financiers en 2017, ce sera un projet communal, point. Quant au fonctionnement, on en reparlera plus tard », prévient Philippe Pécout.

Un nouvel épisode qui fait dire à Yves Cazorla que la maison du peintre est victime des « querelles internes des élus locaux du parti socialiste » : « elles y sont pour quelque chose, tout le monde le sait, et je déplore que ces élus leur sacrifient l’intérêt général. Et c’est bien de ça dont il s’agit. Il est temps d’arrêter de prendre les habitants en otage et de travailler ensemble dans le même sens pour la collectivité. » Et l’élu de droite d’enjoindre toutes les parties à « agir dans l’urgence et ensemble. » Dans l’urgence, c’est probable. Ensemble, moins.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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