Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 11.12.2016 - eloise-levesque - 3 min  - vu 362 fois

FAIT DU JOUR Plainte d'EELV contre son ex-trésorier : J.C. Holdrinet sort du silence

Logo EELV. DR

Ce mercredi, Objectif Gard révélait les soupçons d'abus de confiance d'Europe Ecologie les Verts contre son ex-trésorier Jean-Claude Holdrinet, conseiller municipal d'Alès. Alors qu'une plainte vient d'être déposée, l'homme plaide aujourd'hui la bonne foi et se pose en bouc-émissaire.

Objectif Gard : Quel était votre rôle au sein d'EELV LR ?

Jean-Claude Holdrinet : Quand je suis arrivé, le parti était encore sous tutelle. Elle a été renouvelée jusqu'en décembre 2014. Elle m'a missionné en 2011 pour être correspondant et appliquer les directives nationales. Ça a été officialisé un an plus tard. Ensuite, j'ai été élu trésorier. Je n'étais pas gérant de la SCI de Montpellier, j'avais la délégation pour signer, sous mandat de la tutelle.

Comment expliquez-vous les ventes sous-évaluées des locaux de Montpellier et Nîmes ?

L'ensemble des charges annuelles pour les deux locaux étaient énormes : 30 000 €. Sur un budget de 60 000 € en moyenne, ça pèse lourd. En cause notamment, de gros crédits à rembourser. Les instances régionales ont approuvé leur mise en vente pour se désendetter. Montpellier a été vendu en septembre 2013. A l'époque, la rue était en travaux et l'espace situé en fin de zone de chalandise. Sans compter qu'il était dégradé. La plomberie et l'électricité était à refaire. Sa valeur a donc observé une forte dépréciation. Ce n'est pas moi qui ait évalué son prix. Je pose la question : a-t-il été acheté à sa juste valeur en 2006 ? En tout cas, le compromis a été transmis à la tutelle nationale.

Et pour Nîmes ?

On était en contentieux avec les banques, et c'est le Crédit coopératif qui gérait. La consigne était : vendre quelque soit le prix. C'était un local de 24 m² dégradé et passé en zone inondable. Il était en vente depuis deux ans et on n'avait aucune proposition. 24 000 € ? Ça ne les valait pas. La porte extérieure ne tenait plus.

EELV vous soupçonne également de vous être versé 3100 € de commissions non autorisées, d'avoir acheté du matériel pour votre propre compte...

J'étais dans le cadre d'une mission, c'était clair avec le national. J'ai fait un travail, je l'ai facturé. Je vis modestement. Auparavant travailleur indépendant, j'ai stoppé pour des obligations familiales, c'était mon seul revenu.

Le parti n'en est pas responsable...

Les torts sont partagés. Ceux qui m'ont précédé ont eu les mêmes accusations. Concrètement, j'ai œuvré à l'identique d'un cadre salarié, en terme de temps et d'engagement. Dès 2011, il était oralement convenu que je facture mes prestations. Mais rien ne s'est jamais formalisé et je n'ai jamais eu de remerciement. Alors moi aussi je me suis bloqué, c'est pour ça que je n'ai pas donné de documents. Ensuite, on m'a insulté. J'avais besoin de me protéger.

S'il y avait un accord tacite, pourquoi le parti vous attaque-t-il ?

J'ai fait ce que je devais faire. J'ai toujours été loyal. Je pense que cette attaque a un objectif politique. Et les anciens du parti ont intérêt au scandale.

Pourtant, en pleine élection, ça pourrait plutôt les desservir...

J'ai du mal à comprendre. Le parti se désagrège et ne sait plus quoi faire pour faire parler de lui. Personne ne m'a demandé combien j'avais vendu ces biens, et je n'ai jamais caché que si on voulait vendre, il fallait brader.

Dans quel état d'esprit êtes-vous ?

Si les factures ne correspondent pas au travail effectué, la justice tranchera, et si j'ai fait des erreurs j'assumerai. Mais je suis un bouc-émissaire. C'est plus facile de s'attaquer à moi que de se remettre en question. Mon tort est d'être resté, j'aurais dû partir avant. Une chose est sûre : si on ouvre la boite de Pandore, on sortira tout.

Propos recueillis par Eloïse Levesque

Eloïse Levesque

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